De nombreux établissements scolaires français portent le nom d’écrivains célèbres. Si Jacques Prévert détient la palme, Antoine de Saint-Exupéry est très bien placé, devant Victor Hugo, Jean de La Fontaine, Marcel Pagnol ou Jules Verne. C’est même l’un des rares auteurs dont l’une des œuvres – Le Petit Prince, en l’occurrence – figure sur le fronton de certaines écoles.

Il existe aussi des rues, des avenues, des places, des centres sportifs, un quai… et même un porte-conteneurs Saint-Exupéry. La ville de Hakone, au Japon, a reconstitué, grandeur nature, le château de l’Ain où l’auteur de Vol de nuit avait passé son enfance. 

L’aviateur ne méritait-il pas cependant un grand aéroport ? En 2000, sa ville natale a réparé cet oubli : l’aéroport de Satolas a été rebaptisé Lyon-Saint-Exupéry. Mais c’était sans compter sur la modernité. Neuf ans plus tard, l’entreprise a jugé nécessaire de se débarrasser de ce saint poussiéreux, quasiment inconnu hors de France où il n’est traduit que dans 360 langues ou dialectes. Au printemps 2009, elle décidait de s’appeler désormais Lyon Airports. Ne devait-elle pas devenir « une plateforme à la hauteur de son potentiel », après avoir appliqué à son pôle immobilier « le programme hub business » et préparé « un service level agreement » ?

Hélas ! Ce nouveau nom n’a pas été retenu. L’État s’y est opposé, estimant que l’entreprise, dont il détenait 60 % des actions, sous-estimait « le poids économique et culturel de la langue française ». Imaginez la déception des génies du marketing qui avaient inventé le très original « Lyon Airports » ! Ils ont dû se dire que, décidément, la French Republic était indécrottable. 

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