En effet, la gauche est inaudible. Cela tient-il à sa façon de s’exprimer ? Au fait qu’elle mange ses mots et n’articule pas assez ? Le son socialiste passe mal. Ou alors ce qui entre par une oreille sort aussitôt par l’autre. Nombre de citoyens se plaignent de nuisances sonores quand Jean-Luc Mélenchon prend la parole : la musique est trop forte. Inécoutable, disent les plus sévères.

Comme tout être humain, le Français ne peut percevoir ni les infrasons ni les ultrasons. Or, la gauche manque souvent de hauteur, quand elle ne cède pas à la surenchère. Tantôt infra, tantôt ultra, on ne l’entend pas.

Mais le problème tient-il nécessairement à l’émetteur ? C’est peut-être le récepteur qui fait défaut. En politique, on dit que les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent. On pourrait ajouter que les paroles n’atteignent que ceux qui peuvent les entendre. Le discours de la gauche – original, équilibré et admirablement formulé – est sans doute victime de la surdité des citoyens. 

En France, de nombreuses personnes souffrent d’acouphènes, créés de toutes pièces par le système auditif : elles perçoivent des bourdonnements, des grésillements ou des sifflements qui n’ont pas été émis par une source extérieure.

Pour les malentendants, il existe différents modèles d’audioprothèses. On n’aura cependant pas les moyens d’appareiller tout le corps électoral, d’autant qu’il faudrait un double équipement : le cerveau ne fonctionne parfaitement que lorsqu’il reçoit des informations des deux oreilles. Or, si la gauche est malade, la droite ne l’est pas moins. 

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