À Téhéran, la police des mœurs commence à être débordée. Nombre de femmes ne respectent plus la tenue islamique, censée répondre aux exigences du Tout-Puissant et les protéger contre la concupiscence masculine. Cette dissidence vestimentaire prend parfois des formes extrêmes. Ainsi, à la fin de l’année dernière, une certaine Vida Movahed s’est affichée en plein boulevard, tête nue, brandissant son tchador au bout d’un bâton. Malgré le mois de prison qui lui a été infligé, elle a fait des émules. 

Cette manière de hisser les voiles pour les faire s’envoler s’est ajoutée aux « mercredis blancs » : chaque semaine, en signe de protestation contre la loi, des femmes et des hommes arborent des foulards éblouissants.

Mais tout cela n’est rien à côté d’un phénomène qui, depuis des années, se développe en silence. Il s’agit de ces Téhéranaises que les autorités appellent « les mal-voilées ». Elles sont en effet de plus en plus nombreuses à porter, avec un relâchement volontaire, un foulard de couleur qui laisse apparaître un petit peu de leur chevelure.

Cachez cette mèche que je ne saurais voir… Le « mauvais hijab » se répand, au nez et à la barbe des mollahs. En soulevant un coin du voile avec élégance, ces dissidentes créent peu à peu un fait accompli. Elles combattent le sexisme et l’enfermement bien plus efficacement que les initiatives spectaculaires, sans qu’on puisse les accuser d’être de mèche avec les Occidentaux.

Il vaudrait mieux que Donald Trump ne se mêle pas de cette affaire de cheveux. L’homme à la tignasse orange, qui n’en fait qu’à sa tête, serait capable de tout gâcher en déboulant avec ses grands ciseaux. 

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