« C’est une grossière erreur que de supposer que Poutine ne remarque rien, ne réagit jamais et se contente de foncer tête baissée vers le pouvoir, ainsi que nous sommes encouragés à le croire. Au contraire, il fait attention à tout et tient compte de ce qu’il voit. Il surveille étroitement la Nation qu’il domine. Son approche est celle d’un officier du KGB. Dans un premier temps, il sonde le terrain en laissant filtrer des bribes d’information à l’intérieur d’un cercle étroit d’individus. Dans la Russie d’aujourd’hui, ce premier cercle est constitué par l’élite politique de la capitale. Poutine mesure ainsi les réactions à son programme. S’il n’en décèle aucune, ou si elle se manifeste avec le dynamisme d’une méduse, tout va bien. Il peut alors mettre en place ses projets, diffuser ses idées et agir comme il l’entend sans avoir à surveiller ses arrières. »

Anna Politkovskaïa, La Russie selon PoutineBuchet-Chastel, 2005

 

 

Vous avez aimé ? Partagez-le !