Paul se sépare rarement de son petit carnet rouge en fibre synthétique. Il le garde accroché à la poche de son jeans, toujours prêt à l’usage. Des pictogrammes imprimés sur des carrés en papier plastifié sont fixés à l’aide d’un scratch sur chacune des pages. Ils représentent les désirs que le garçon serait susceptible de ressentir. Un jouet, un câlin, un lit, des chips, un verre de jus de fruits. Parfois, il en décolle un et le tend à l’adulte qui veille sur lui. À 4 ans et demi, Paul ne parle pas. Dans le jargon de l’autisme, on dit qu’il est « non verbal ». Pour se faire comprendre, il ne peut compter pour l’heure que sur sa collection d’images.
« Lorsque j’ai commencé à travailler avec Paul, il était difficile de savoir ce qu’il ressentait, raconte Séverine Aymar, l’éducatrice spécialisée qui l’accompagne depuis trois ans. Il jetait tout par terre, c’était tout ce qu’il savait faire. » Au rythme de trois séances hebdomadaires, elle lui a appris à maîtriser ce système de communication alternatif américain baptisé « PECS ». Une première étape vers le langage verbal, espère-t-elle. Ce mercredi matin, dans sa chambre où a lieu la séance, Paul est sage comme une image.
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