Rien à voir avec les prothèses mammaires. Il s’agit d’une vallée et non de collines : silicon, en anglais, ne signifie pas silicone mais silicium, le matériau utilisé dans la fabrication de dispositifs électroniques.

Drôle de vallée, en tout cas, où les hommes et les femmes qui la cultivent se comportent étrangement. Passionnés de nouvelles technologies, scotchés (pour ne pas dire siliconés) à leurs écrans toute la journée, ils changent radicalement, le soir, en regagnant leurs chaumières.

Combien sont-ils exactement ces cadres d’Apple, de Google ou de Facebook qui protègent leurs enfants de tout contact avec les ordinateurs, tablettes et smartphones ? Certains ont choisi de confier leur progéniture à la Waldorf School of the Peninsula, une école alternative qui a remplacé les souris et les écrans par de la craie et des tableaux noirs. Toute la population de la vallée n’y a pas accès : il faut avoir les moyens de ses convictions, car la scolarité dans un tel établissement coûte une fortune. 

Ces parents « low-tech » déploient au travail des trésors d’intelligence pour inventer des produits alléchants et créer de la dépendance à l’égard des écrans. Personne ne peut leur en vouloir de défendre la santé de leur progéniture. Mais n’ont-ils pas l’impression désagréable d’empoisonner les enfants des autres ? 

– Quel est le métier de ton papa ?

– Je n’en sais rien. Il n’en a jamais parlé. C’est très mystérieux.

– Gangster, tu crois ? 

Cette étrange vallée, où coule une rivière d’argent, compte sans doute aussi des prêtres athées, des bouchers végétariens et pas mal de caméléons. 

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