Lorsque j’eus perdu
ma première patrie et lorsque
dans ma deuxième patrie
et mon premier refuge

puis dans ma troisième patrie
et mon deuxième refuge
j’eus tout perdu
je me suis mis en route

en quête d’un pays
qu’aucun souvenir
de pertes irrémédiables
n’empoisonnait

Ainsi arrivai-je au paradis
J’y trouvai la paix
tout y était entier et neuf
rien ne me manquait

Mais un gardien brandissant
son épée de feu me dit :
« Hors d’ici
en ces lieux tu n’as rien perdu »

alais n’est pas le paradis ; Londres non plus. Sauf pour Erich Fried qui quitte l’Autriche nazie en 1938. Et pour qui fuit la misère et les conflits. Après-guerre, l’écrivain activiste fit de ses vers des exercices de doute pour mieux lutter contre les sophismes du pouvoir. Des poèmes-tracts pour ceux qui n’ont à perdre que leur vie

 

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