N'êtes-vous pas frappés, comme moi, par l’exaspérante lenteur des choses ? On n’arrête pas de perdre du temps. Certes, il y a eu quelques améliorations. Le métro est devenu RER, et le train, TGV. La messagerie électronique a remplacé la Poste. Les plats surgelés et toutes les variantes de la restauration rapide nous font manger plus vite. Le speed dating permet de trouver l’âme sœur en sept entretiens de sept minutes chacun avec différents partenaires potentiels.

Je reconnais aussi que le petit écran a fait des progrès. La télécommande abolit les frontières de l’espace et du temps. En une fraction de seconde, on change de chaîne, de continent, de siècle ou de genre. D’une simple pression du doigt, je peux remplacer la famine au Sahel par les grimaces de Louis de Funès ou un film de science-fiction. Au moindre ennui, à la plus petite gêne, je zappe et passe à autre chose. Le spectacle doit être une fête permanente, sans aucun temps mort. Sur Internet, ce vagabondage me permet d’accéder à tout le savoir du monde et à toutes les marchandises proposées.

Mais je brûle d’impatience à longueur de journée. Je klaxonne aux feux rouges, espérant les faire passer au vert. Je ne supporte pas la lenteur avec laquelle mon ordinateur se met en marche. Entre le moment où j’appuie sur on et celui où je peux naviguer sur la Toile, il s’écoule six et parfois sept secondes ! Je tapote nerveusement sur mon bureau, en attendant que cette machine soi-disant performante se décide à fonctionner.

Non, tout ne va pas assez vite. Il faut encore neuf longs mois pour mettre au monde un enfant. 

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