Peut-on encore tranquillement manger des carottes râpées bio ? C’est la question que tout un chacun pouvait se poser après la dernière enquête de France 3. Les journalistes ont acheté huit bottes de carottes dans huit grandes enseignes, bio et non bio, et envoyé le tout pour analyse à un laboratoire indépendant. Résultat ? Un carton jaune pour deux bottes issues de l’agriculture conventionnelle et pour une botte de chez Bio c’ Bon. Scandale et démenti. Contre-expertise. Mais foin de cette vaine polémique. Que faut-il en conclure ? D’abord que le label bio n’est pas une garantie absolue. Il est seulement la garantie du respect de certaines normes. C’est beaucoup et c’est loin d’être suffisant. Une agriculture non biologique, soucieuse de qualité, peut travailler tout aussi bien et produire d’excellents légumes. Ensuite, comment être véritablement bio si vos voisins ne le sont pas ? C’est ce que nous fait loyalement remarquer dans ce numéro le chef cuisinier de L’Arpège, Alain Passard. Il cultive lui-même ses choux et ses panais. Mais qui peut lui assurer que l’eau de la nappe phréatique est « saine » ? Qui peut prétendre que les pluies qui arrosent naturellement ses plantations sont « pures » ? Personne. Pour être efficace, la religion du bio devrait être universelle. Or elle ne l’est pas. Le bio est une corbeille de rêves et de fantasmes. Une perspective. Il faut plus que quelques courageux pionniers pour l’imposer. Il faudrait une révolution des mentalités et des comportements alimentaires, sociaux et économiques. Une paille… 

 

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