Une guerre nucléaire, et après ?
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Une guerre nucléaire serait une catastrophe d’une ampleur sans précédent. Mais faut-il y voir la fin des humains, voire de la planète ? Nous n’occupons que la croûte continentale de cette Terre dont le noyau a une puissance bien plus intense que celle du nucléaire, déjà considérable. Quant à l’espèce humaine, il reste difficile d’imaginer qu’elle disparaisse entièrement. Que les conséquences d’une guerre nucléaire soient dramatiques, et littéralement inimaginables, ne doit pas empêcher de garder la tête froide : la suite de l’histoire devra être possible ; et puis, nous pensons à la fin des temps et de l’humanité plus souvent que les faits nous obligent à le faire.
Ce lien entre guerre nucléaire et fin du monde s’inscrit dans une longue lignée d’événements effrayants : la peur de l’an mil et le bug de l’an 2000, les pandémies à l’échelle mondiale, ou encore l’arrivée d’un astéroïde sur la Terre, la rencontre d’extraterrestres hostiles, l’éruption d’un volcan de taille gigantesque comme celui du Yellowstone, aux États-Unis, ou du Krakatoa, en Indonésie, un changement climatique extrême, un effondrement de la biodiversité… Tous ces risques sont cités par des scientifiques d’Oxford et de la Global Challenges Foundation comme des menaces existantes dans une publication de 2015.
La fin des temps, celle des hommes, problème ancien : comme le disent les chercheurs interrogés par Gérard Mordillat et Jérôme Prieur dans L’Apocalypse, série documentaire sur ce texte du corpus chrétien, Jésus annonçait la fin des temps, comme Messie, mais elle n’est pas venue. Comment repenser alors et le Temps et Jésus pour les chrétiens ? L’horizon de la fin des temps fut repoussé ad vitam æternam et l’Église fut construite comme l’institution qui prépare à sa venue. S’il peut paraître lointain, le christianisme messianique est très présent dans les nouvelles Églises chrétiennes.
Une guerre nucléaire, et après ? Puisque ce numéro évoque cette possibilité, que le monde actuel la dresse à l’horizon comme un mauvais ciel, et parce que j’ai moins de quarante ans, j’écris ceci, croyez-le bien, sans rien diminuer de la perspective effrayante, mais bien au sens littéral de l’expression : et après ?
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