Chassez la question du suprémacisme blanc, la voici qui revient au galop sur la scène américaine. D’abord sous la forme d’une résolution votée à l’unanimité le lundi 11 septembre au Sénat, puis le lendemain à la Chambre des représentants, condamnant fermement cette idéologie raciste qui a encore tué le 12 août dernier à Charlottesville. Donald Trump a donc été sommé par le Congrès de se prononcer, soit en ratifiant la résolution, soit en y mettant son veto. Selon la porte-parole de la présidence, Sarah Huckabee Sanders, il ne faisait guère de doute que le président allait entériner la résolution. Une manière de désavouer les groupes extrémistes de droite auxquels Trump avait trouvé d’étranges excuses : les manifestants antiracistes d’en face étaient tout aussi violents... Fin de semaine, fin du suspense : le 14 septembre, « le Donald » s’est dit « heureux » de promulguer ce texte qui rejette « les nationalistes blancs, les suprémacistes blancs, le Ku Klux Klan, les néonazis et les autres groupes prônant la haine ». Le sujet est-il pour autant clos ? Pas si vite ! La Maison-Blanche vient en effet de demander le licenciement d’une journaliste de la chaîne sportive ESPN au motif qu’elle a qualifié le président de « suprémaciste blanc » sur son compte Twitter. « C’est l’un des commentaires les plus scandaleux qu’on puisse faire », a réagi la zélée porte-parole Mme Sanders en demandant la tête de la présentatrice. Elle se nomme Jemele Hill. Elle est noire. 

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