Après ma troisième rechute, je vis par la vue intérieure mon cerveau gluant et en replis, je vis macroscopiquement ses lobes et ses centres dont presque aucun ne fonctionnait plus et je m’attendais plutôt à voir pus ou tumeur s’y former.
Comme je cherchais un lobe qui fût encore en bonne santé, j’en vis un, que le ratatinement des autres démasqua. Il était en pleine activité et des plus dangereuses, en effet c’était un lobe à monstres. Plus je le vis, plus j’en fus sûr.

C’était le lobe aux monstres, habituellement réduit à un état inactif, qui dans la défaillance des autres lobes, tout à coup par une puissante suppléance, me fournissait en vie ; mais c’était, soudée à la mienne, la vie des monstres. Or j’avais déjà eu dans toute ma vie, le plus grand mal à les tenir en rang subalterne.
Peut-être étaient-ce à présent les ultimes tentatives de mon être pour survivre. Sur quelles monstruosités je pris appui (et de quelle façon !), je n’oserais pas le dire. Qui aurait cru que je tenais ainsi à ce point à la vie ?

De monstres en monstres, de chenilles en larves géantes, j’allais me raccrochant…

Poème proposé par LOUIS CHEVAILLIER 

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