Depuis des années, les Français sont plus optimistes pour eux-mêmes que pour leur pays. Ils ne voient pas où va la France, ni le monde, alors même qu’au travers des difficultés du quotidien, ils construisent leurs vies à petits pas. Et c’est entre cet optimisme privé et ce pessimisme collectif que s’est engouffrée la vague populiste qui secoue notre société. Des marchands de désespoir, des journalistes en quête d’audience et des stratèges du pouvoir – plus que du projet et du sens – se nourrissent de ce décalage pour touiller la mousse noire du quotidien à leur avantage.

Si ce décalage est tellement fort que les bases de notre monde en tremblent et que nos démocraties sont bien souvent en danger, c’est que l’art suprême qu’est la politique a été pris en défaut par la vitesse de la révolution culturelle, numérique et collaborative qui nous entraîne. Chacun a gagné en liberté et en lien social avec son téléphone portable et sa connexion Internet. Mais nos multiples appartenances, nos lieux et nos liens, les « nous » qui nous rassemblent – autrement dit, l’art de vivre en commun dans une culture – ont été affaiblis.

Retenons que Twitter date de 2007, année référence de la numérisation du langage du monde. Et c’est ainsi que l’optimisme pour soi a peu à peu fait couple avec le pessimisme pour tous. Alors chaque peuple tenta de trouver une solution à cette béance. En cela les phénomènes comme le Brexit ou les succès électoraux de Trump, Erdogan ou… Macron, relèvent de la même dynamique. Sauf que là où les premiers portent des projets pessimistes de sociétés fermées, Emmanuel Macron a fait de l’optimisme un étendard de son projet pour un monde ouvert et régulé. Avec l’Europe comme garde-fou. Le peuple y croit, ou laisse faire tant le besoin d’espérer nous porte. La confiance remonte. Reste à faire de cette force qu’est le désir de croire un outil pour l’action. 

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