La France, nous dit-on, a besoin de changer de régime. C’est possible. Encore faut-il s’engager avec précaution dans ce genre d’aventure.

Les régimes ne marchent jamais. Après beaucoup de privations, on finit par regagner les kilos perdus et on se retrouve au point de départ, Gros-Jean comme devant. Les mauvais comportements ont repris le dessus.

Incontestablement, Marianne est en surpoids. Trop de graisses se sont accumulées dans son organisme au fil des années. Elle souffre d’une alimentation trop riche, alors que son activité a beaucoup baissé. Cette solide malade, que l’anorexie ne menace pas, mérite un régime plus équilibré. En diminuant sa consommation, avec des portions réduites plus facilement assimilables, elle préviendrait les crises et éviterait les récidives. Une dose de proportionnelle pimenterait utilement sa vie parlementaire. 

Un régime plus sain contraindrait nos grands chefs à cuisiner autrement. Ils inventeraient de nouvelles recettes et cesseraient de nous raconter des salades. On leur interdirait de traîner des casseroles pour ne pas alimenter la chronique.

On adoptera de préférence un régime dissocié, empêchant les combinaisons indigestes. Il s’agit de bien séparer les pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire. 

Ne cédons pas à la tentation d’un régime hyperprotéiné, favorable aux gros bras et susceptible de virer à la dictature. Le sentiment de satiété qu’il procure est trompeur. Méfions-nous aussi d’alléchantes recettes traditionnelles qui se réclament du terroir : ces formules gazeuses, inspirées du régime de Vichy, ne nous conduiraient qu’à naviguer en eau trouble. 

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