Mais d’où leur vient cet élan, cette attirance pour le pôle Nord ? C’est l’envie d’explorer d’abord, d’aller plus loin, plus haut, qui explique le grand mouvement né au XIXe siècle. Combien de Français y sont partis ? Combien y ont laissé leur peau ? Octave Pavy meurt en 1884 sur la banquise. Jean-Baptiste Charcot, qui découvrit tant de rivages à bord du Pourquoi pas ?, est finalement happé par la mer en 1936. Rien n’y fait. D’autres se lèvent. D’autres s’enhardissent.

Des océanographes, des médecins, des navigateurs, des géographes. Tous voulaient voir ce paradis blanc. Après Charcot le Magnifique, il y eut Paul-Émile Victor et ses camarades d’aventure Robert Guillard et Jean de Riquer. Puis Jean Malaurie partit à la rencontre des Esquimaux. Puis le climatologue Jean Jouzel. Tous ont apporté leur génie, leur excellence, pour mieux comprendre cet océan et sa banquise. Mouvement inépuisable. C’est Hubert de Chevigny qui atteint le premier en ULM le pôle Nord magnétique en 1982 ; c’est Jean-Louis Étienne qui tire son traîneau, se guide grâce au soleil et parvient au pôle en solitaire en 1986 ; c’est Laurence de la Ferrière qui réussit l’exploit, sans aucune aide, de traverser le Groenland en enjambant le Spitzberg ; c’est Gilles Elkaim qui parcourt de part en part l’Arctique en solitaire au début des années 2000. Tous veulent encore découvrir. Tous veulent savoir. Pour apporter des réponses. Pour aider à réparer ce foutu frigo qui débloque au-dessus de nos têtes. 

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