Le temps politique n’a rien à voir avec l’arithmétique. 

La matière constitutionnelle, comme tant d’autres, subit des modes. L’actuelle prône le septennat non renouvelable et incrimine le quinquennat dans l’affaissement du pouvoir présidentiel, pour cause d’accélération du temps politique. 

En réalité, c’est tout le contraire. Le quinquennat a allongé le temps politique. Cinq ans durent plus longtemps que sept ans. Plus exactement : l’attribution du pouvoir désormais pour un quinquennat présidentiel et législatif confère à ceux qui l’exercent une période plus longue que ne le faisait la combinaison du septennat présidentiel avec un quinquennat législatif. 

Les deux élections, présidentielle et législatives, ont un caractère gouvernemental en ceci qu’elles déterminent le gouvernement du pays. Le pouvoir était donc attribué pour la période séparant la présidentielle des législatives – ou l’inverse. Soit, en moyenne, et en simplifiant, pour trois ans. Et cinq ans durent plus longtemps que trois.

Autrement dit, en temps institutionnel réel : 5 + 5 = 5, alors que 7 + 5 = 3.

Dernière remarque pour les tenants du septennat non renouvelable : s’il était en vigueur, François Hollande serait au pouvoir jusqu’en 2019, avec la quasi-certitude d’une cohabitation entre 2017 et 2019. Qu’y aurions-nous gagné ? 

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