On a trop parlé de la chevelure de Donald Trump. Beaucoup trop. Ne comptez pas sur moi pour en rajouter. Nous sommes ici pour traiter des vrais problèmes, non pour flatter les envieux dans le sens du poil.

Qu’a-t-elle de si scandaleux cette fameuse mèche de cheveux ? Que je sache, aucun article de loi n’interdit d’alterner, selon les jours, le jaune canari et l’orange écureuil. Si la raie est très basse, c’est pour grossir le toupet. Placée à gauche, elle permet de rabattre celui-ci à droite, et même à l’extrême droite. 

On a soupçonné Donald de porter perruque. Pour mettre fin à cette rumeur communiste, il aurait pu se soumettre au détecteur de mensonge. Mais il a eu le courage d’aller plus loin en invitant une auditrice à monter sur scène et à tirer sur ses cheveux. Nulle moumoute n’est restée dans la main de la dame. « Oui, je crois qu’ils sont vrais », a-t-elle murmuré dans le micro. « Elle n’a pas tiré assez fort ! » s’est écrié le chœur des scalpeurs. 

Ils réclament un test plus concluant, pour attaquer le problème à la racine. « Vous pouvez aller vous brosser ! » aurait dit le candidat, avec ce langage délicat qui le caractérise. 

Pourquoi lui cherche-t-on des poux dans la tête ? Fallait-il qu’il ait la boule à zéro ? Une queue de cheval ? Des frisettes ? Un bonnet d’âne pour cacher une si belle tignasse ?

Arrêtons de couper les cheveux en quatre. Les primaires républicaines ne sauraient se réduire à une énigme capillaire. Ce qui compte, ce ne sont pas les tifs d’un candidat, mais ce qu’il a dans la cafetière. De grâce, parlons d’autre chose ! 

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