La jeunesse est descendue dans la rue. Prenant comme prétexte son opposition à la loi El Khomri, elle y est aussi descendue pour rappeler à François Hollande qu’elle avait voté pour lui en 2012 parce qu’il disait en faire la priorité de son quinquennat. Et quand la jeunesse crie, c’est le pays qui est en danger. Peu importe ce qu’elle crie d’ailleurs car « la jeunesse est la seule génération raisonnable », selon la formule de Françoise Sagan.

S’il n’en existe pas de définition officielle, le concept de « jeunesse » peut toutefois être admis comme le passage entre l’enfance et l’âge mûr, cette période plus ou moins longue durant laquelle un individu accède à sa propre autonomie financière, foncière, professionnelle et familiale.

Or, le grand drame de notre époque est que ce passage s’accomplit de plus en plus difficilement et tardivement. Personne n’est véritablement épargné par les effets du chômage, les difficultés à se loger, à emprunter, à accéder à une indépendance financière et matérielle pleine et entière.

Pendant longtemps, cette jeunesse a cru aux hommes politiques, à leurs discours et à leurs promesses mais ces attentes, à l’évidence, ont trop tardé à être satisfaites. Si le mandat de François Hollande marque à ce titre un point de rupture entre ce que le candidat avait annoncé et la réalité des faits, il n’est, de loin, pas l’unique responsable. La classe politique actuelle ne peut répondre aux attentes de la jeunesse pour la simple raison qu’elle est beaucoup trop éloignée de ses préoccupations et de son vécu. Face à ce décalage, il est aisé de comprendre pourquoi cette jeunesse française ne veut plus rester immobile à attendre qu’on s’occupe d’elle.

Ainsi, loin de se laisser abattre, elle a réagi. 

Aidée par les nouvelles technologies, elle a réinventé l’économie, les formes de solidarité, les formes du travail, la politique, la démocratie… in fine, la société dans son ensemble. C’est une véritable révolution qui s’opère, ce que peu d’hommes politiques ont compris, encore moins anticipé. Ils sont donc incapables de l’accompagner.

Emmanuel Macron, de par la génération à laquelle il appartient et son expérience, fait partie des rares à avoir saisi cette profonde aspiration de la jeunesse à s’autonomiser et à regagner sa liberté.

Il ne dira jamais : « J’arrive avec une solution pour toi. » Non, il dira : « Si tu veux mobiliser ton énergie à accomplir quelque chose que tu as au plus profond de toi, je vais t’aider. Je vais t’aider en te mettant, par l’action publique, sur la même ligne de départ que tous les autres, quand bien même tu serais par ta naissance, ton origine ou ton lieu d’habitation, défavorisé. »

Le changement n’est pas minime : en accordant aux « jeunes » une responsabilité pleine et entière, un droit à l’autodétermination, Emmanuel Macron met fin à des décennies de politiques au mieux paternalistes, au pire condescendantes. Il redonne son honneur à une jeunesse qu’on qualifie trop souvent de « sacrifiée ». Elle constitue pourtant, par définition, l’avenir de notre pays. 

Ce texte a été coécrit avec ALARIC AUDARD, IANNIS IGLESIAS et PIERRE LE TEXIER

 

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