Tuer l’alter ego
Temps de lecture : 5 minutes
Vous souvenez-vous de vos « années collège » ? De cette pression qu’il faut supporter au quotidien. Et je ne parle pas des bonnes notes. Pour ça, mes parents n’avaient pas de souci à se faire. J’étais plutôt bonne élève. Précoce, leur a-t-on même dit. Je rêvais de devenir ingénieure en aéronautique militaire. Non, je parle plutôt de la pression à être populaire, à être quelqu’un. Rentrer dans le moule pour se faire accepter des autres. Moi, j’avais les traits légèrement asiatiques, héritage de ma chère maman. Et puis j’avais des formes plutôt rondes pour une fille de 14 ans. Ces deux caractéristiques ont suffi à faire de moi un bouc émissaire. Pendant des mois, j’ai affronté le harcèlement scolaire. En cours, dans les couloirs, jusqu’à la maison, par le biais des réseaux sociaux. Pour m’en sortir, j’ai trouvé une parade : effacer la gentille Nina au profit d’un personnage, d’un nouveau moi.
J’ai commencé en ligne. Sur Instagram, j’imitais les influenceuses en postant des photos sexy. J’avais pour modèle des femmes comme Kylie Jenner ou les sœurs Hadid.
« Cela touche les jeunes filles de tous milieux sociaux »
Jean-Marc Droguet
« Ces jeunes filles, qui sont souvent en échec scolaire, n’ont pas forcément conscience du milieu dans lequel elles évoluent. Elles se présentent comme des escortes, et ne se considèrent pas comme des prostituées. Dans la plupart des cas, les proches ne sont pas au courant de leur activité vérita…
[Sobriquets]
Robert Solé
COMMENT désigner les adolescentes d’aujourd’hui qui se prostituent ? Au fil du temps, leurs aînées ont eu droit à toutes sortes de sobriquets. « Péripatéticiennes », faussement solennel, s’inspirait pour rire des disciples d’Aristote, lequel …
Jeunesses brisées de nos cités
Manon Paulic
« Ce tiraillement entre une vision archaïque de la femme soumise, intacte, pure, et la quête de liberté des adolescentes imprégnées de la culture occidentale et vivant la modernité au quotidien, que ce s…