PARIS. Un tatouage imposant recouvre désormais la moitié de son cou hâlé. « Un gun », dit-elle, qu’elle a choisi pour l’esthétisme de sa forme, rien d’autre. « Dans la vraie vie », Louna* n’aime pas les armes à feu, mais elle a pensé qu’encré dans sa peau, exposé à la vue de tous, un Uzi l’aiderait à se sentir plus forte. À dissuader, aussi. Il dit : « N’approchez pas, danger de mort. Sous ces artifices, corps brisé. »

En ce début d’automne, la jeune femme porte une perruque. Des boucles noir corbeau tombent en cascade sur son visage un peu poupard malgré son âge. Elle a 20 ans et aime changer de look au gré de ses humeurs. Transformer son corps, le magnifier, à moins qu’il ne s’agisse de le dissimuler. Ses faux cils protègent son regard au fond duquel persiste une lueur. Des ongles multicolores en plastique, similaires à de longues griffes, ornent le bout de ses doigts. Son tatouage, lui, remplace d’anciennes marques : celles que lui laissaient les mains de son mac, Konan, lorsqu’il la saisissait brutalement par le cou. Un soir, dans la salle de bains d’un hôtel bon marché de Chilly-Mazarin (Essonne), pour la punir d’avoir voulu s’échapper, il a fini par l’étrangler pour la forcer à s’agenouiller, puis l’a violée plusieurs fois.

Elle avait 17 ans. « J’avais du sang dans la bouche, mais il s’en foutait », raconte-t-elle, enserrant un peu plus fort son verre de Coca-Cola.

Louna est une jeune prostituée rescapée. Un visage parmi des milliers d’autres – selon les dernières estimations de l’ACPE, la principale association d’aide aux victimes, 5 000 à 8 000 mineures françaises auraient vendu leur corps en 2013. Elles seraient bien plus nombreuses aujourd’hui.

Les plus jeunes ont 12 ans. Elles sont issues de tous les milieux sociaux, de tous les coins de France, mais les plus repérées sont les jeunes filles des quartiers populaires ou de l’Aide sociale à l’enfance, car plus susceptibles d’être suivies par un éducateur. Le phénomène, qui a émergé au début des années 2010, et reste encore difficile à cerner, est en constante augmentation depuis. Dans les cités, il en deviendrait presque systémique, selon certains acteurs de terrain. Pour Calvin Djombe, éducateur expérimenté de la Protection judiciaire de la jeunesse, désormais : « Dans chaque cité, il y a de la prostitution. On entend tous ces discours disant qu’il faudrait ramener la sécurité dans les quartiers, mais c’est trop tard, tout est pourri maintenant, clame-t-il. Vous savez que ce sont désormais des parents qui font la mule pour les dealers ? C’est tellement la misère qu’ils acceptent de cacher la came des voyous chez eux en échange de quelques billets. »

Sur ce terreau fertile, la prostitution fleurit, de plus en plus tôt et en toute discrétion. Invisible pour qui ne sait pas, elle se déroule à l’abri des regards, loin des cités d’origine des macs et des adolescentes, le plus souvent dans des chambres d’hôtel de grandes chaînes ou dans des logements Airbnb. Les filles sont recrutées via les réseaux sociaux, les clients mis en relation avec les filles sur des plateformes comme Wannonce, Sexmodel ou Coco.fr. Les adolescentes se rendent sur les lieux en Uber, ou escortées par leurs macs qui, en public, se font passer pour leur petit copain. Parfois, d’ailleurs, la frontière entre « mec » et « mac » n’est pas si claire. L’argent, les clients le transfèrent directement sur un compte Nickel, un service bancaire alternatif, accessible en bureau de tabac à toute personne âgée de plus de 12 ans. « Même leurs parents ne voient rien, explique Calvin Djombe. Les proxénètes offrent parfois de l’argent aux parents des filles pour les aider, comme le feraient des gendres. Ils ne se doutent pas. »

L’enfer de Louna a commencé sur Snapchat. Automne 2017, la jeune femme a 17 ans. Elle vit dans une commune du Val-de-Marne chez ses parents, un couple d’immigrés sud-asiatiques. Chaque jour, elle passe des heures sur son smartphone. Elle s’évade grâce aux réseaux sociaux, sur lesquels elle a l’habitude de converser avec des inconnus, des amis virtuels à qui elle n’hésite pas à confier ses états d’âme. L’adolescente est dépressive depuis deux ans. Elle ne va plus au lycée, sent qu’aucun dialogue n’est possible avec ses parents. Snapchat est son ouverture sur le monde, son seul moyen de sociabiliser. Un soir, une abonnée lui écrit : « Tu veux te faire de l’argent ? » Pour elle qui rêve de quitter le foyer, l’opportunité est trop belle. Les filles se donnent rendez-vous à la gare de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Ce jour-là, la vie de Louna bascule : « La fille est arrivée avec son mac, Jordan. Ils m’ont emmenée dans une chambre d’hôtel, m’ont expliqué en quoi consistait le job : coucher contre une certaine somme. Je ne voyais pas le mal dans ça. »

Sans repères

L’arrivée dans la prostitution est toujours la conséquence de multiples facteurs, s’accordent à dire les spécialistes. « Tout adolescent ne risque pas d’y tomber parce qu’il utilise les réseaux sociaux, souligne Thomas Rohmer, président de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique (OPEN). Ce sont globalement des jeunes qui vont mal. » Le plus souvent, la jeune fille – ou le jeune garçon, même s’ils sont plus rares – a vécu un traumatisme lié à sa sexualité : des agressions ou un viol, comme Louna. Elle avait 4 ans quand c’est arrivé, c’était un vieil ami de la famille. Ses souvenirs sont longtemps restés enfouis. Ce n’est qu’à l’âge de 15 ans que les images ont refait surface. Quand elle s’est confiée à sa mère, cette dernière lui a ordonné de se taire. Toutes deux sont proches, mais pour la mère, la sexualité est un tabou auquel il ne faut pas s’attaquer. Louna est le fruit d’un mariage arrangé : dans la famille, l’importance du consentement de la femme ne se transmet pas de mère en fille.

Après un viol, explique Claude Giordanella, la sexologue en charge de Louna, « tout le système des émotions se renferme : la fille intègre que son corps n’est plus qu’un objet, qu’il ne vaut plus rien. Elle se dit : “Autant s’en servir” ». Mais parfois, la violence est d’un autre ordre, et il suffit d’un simple rapport sexuel consenti pour faire chavirer le rapport d’une adolescente à son propre corps. « Certains parents, imprégnés d’une autre culture que celle de leurs filles, leur font croire qu’elles doivent être vierges jusqu’au mariage, explique Calvin Djombe. Si la jeune fille a un rapport sexuel avec un garçon en dehors de ce contexte, elle passe de l’oie blanche à la femme souillée. » De la sainte à la putain. Quand elle a perdu sa virginité à l’âge de 15 ans, Louna a dû subir les coups de sa mère et de son oncle. Elle était devenue la honte de la famille.

Ce tiraillement entre une vision archaïque de la femme soumise, intacte, pure, et la quête de liberté des adolescentes imprégnées de la culture occidentale et vivant la modernité au quotidien, que ce soit à l’école ou à travers l’écran de leur téléphone portable, participe au brouillage de leurs repères en matière de sexualité, de rapport au corps et de féminité. Dans son ouvrage La Fabrique des mauvaises filles : la cité et la construction de la féminité déviante (L’Harmattan, 2018), Calvin Djombe développe le concept de « féminité transgressive », une féminité honteuse qui n’a, littéralement, pas le droit de cité. « Les filles n’ont pas le droit de se plaire à elles-mêmes, de se trouver belles », explique l’auteur. Quand la féminité s’exprime, c’est donc en cachette et sans nuances. « On les voit, dans les RER, se changer et se maquiller pour aller à Paris entre filles », poursuit-il. « J’ai l’impression d’être coincée entre deux cultures, confirme Louna. Hier, mon père m’a fait culpabiliser d’avoir mis une minijupe. Il m’a slut-shamée. Moi, pour une fois que je portais une jupe, je me trouvais jolie. »

Ces croyances autour des attentes des hommes à l’égard des femmes s’impriment aussi dans l’esprit des jeunes filles par le biais de la pornographie, en accès libre. Louna a vu son premier film à l’âge de 13 ans. « Les garçons nous montraient les vidéos sur leurs téléphones, c’est comme ça qu’on faisait notre éducation sexuelle », dit-elle. Plus tard, elle en consommera d’elle-même, régulièrement, pour savoir comment satisfaire les hommes et les clients. « La pornographie a beaucoup changé ces vingt dernières années, explique Thomas Rohmer. On ne parle plus de films, mais de scènes de quelques minutes qui s’enchaînent et desquelles a été retiré tout ce qui pouvait s’apparenter à une rencontre. Ces scènes sont classées par type de pratique sexuelle et par “race”. La nouveauté, aussi, c’est la violence comme critère marketing fort. La violence et l’avilissement des femmes sont devenus des critères de visionnage. » À 20 ans, Louna est encore imprégnée de ces images dont elle peine à se défaire : « Cette année, j’ai appris qu’au lit, on n’était pas obligées d’avoir mal en se cambrant au maximum, comme un chat. » Elle ajoute : « J’ai compris que le plaisir, c’était aussi pour moi. »

À l’automne 2017, Louna s’est prostituée de son plein gré pendant deux mois. Chaque seconde passée avec un homme est un instant au cours duquel elle dit se sentir « aimée, désirée ». En multipliant ces moments, elle croit panser les plaies laissées dans sa chair par l’ami de ses parents. Elle fait payer le tarif classique : deux cents euros la demi-heure, sans extra. Une partie d’elle se venge de l’homme qui l’a violée en faisant casquer les suivants, même si la moitié de ses gains revient à son mac et à sa bande. « C’était pas un réseau, précise-t-elle. C’était des bleus, des débutants. » Jordan n’a que 22 ans. Les clients, eux, sont nettement plus vieux. Ils ont parfois l’âge de son père et sont issus de sa « communauté », dit-elle. Ses origines sont un atout, elle les a mentionnées sur Wannonce. Le jour où un ami de ses parents la reconnaît sur le site, Louna décompense. Elle s’enferme dans sa chambre et ne répond plus, tétanisée par une attaque de panique. Il faudra l’intervention des pompiers pour la déloger, direction l’hôpital psychiatrique. Elle y restera une semaine et demie avant de retrouver sa famille. Et de recommencer à vendre ses services.

Louna cherche les mots justes pour expliquer sa rechute. La prostitution, « c’est comme une drogue, on ne veut pas y retourner, mais c’est plus fort que nous, dit-elle. Ce n’était pas tellement pour coucher, ni pour l’argent en fin de compte. Mais quand on commence, on n’arrive plus à s’arrêter ». Ce que Louna tente de décrire relève du stress post-traumatique. Comme l’explique la psychiatre Muriel Salmona, spécialiste des violences sexuelles, ce syndrome trouve son origine dans des mécanismes neurobiologiques. En situation de grand danger, comme lors d’une expérience sexuelle violente, le cerveau commande la sécrétion d’adrénaline et de cortisol à des doses toxiques pour le cœur. Pour protéger le corps, le cerveau contrebalance l’effet de ces hormones en produisant aussi des neuromédiateurs qui sont l’équivalent d’un cocktail de drogues dures morphine-kétamine. Ce « court-circuit » provoque une anesthésie émotionnelle et physique. Comme toute drogue dure, le corps s’y accoutume et en redemande, chaque fois à plus forte dose. Les victimes vont alors avoir tendance à provoquer artificiellement des pics de stress à travers des conduites à risque, comme la prostitution.

La reprise de l’activité est pourtant difficile. Louna se sent sombrer et sa santé se dégrade. Elle maigrit, perd ses cheveux. L’angoisse l’envahit. Sans cesse, elle se demande si elle doit continuer ou arrêter ? Elle s’arrêtera, finalement, et perdra définitivement contact avec Jordan et sa bande.

Octobre 2018. Un an a passé depuis le rendez-vous de la gare de Saint-Denis. Depuis sa dernière passe, l’adolescente devenue majeure lutte pour rester sur les rails. La prostitution continue de la hanter, de l’attirer. En attendant, elle multiplie les relations sexuelles. Ce sont des amis d’amis, de connaissances, et aussi des inconnus rencontrés virtuellement sur Instagram ou Snapchat. Un soir, à l’occasion d’une soirée entre copains, Louna rencontre Konan, un garçon de 20 ans. Elle lui fait rapidement confiance, lui confie que son mal-être l’a déjà poussée à se prostituer. Le jeune homme y voit une opportunité et s’improvise à son tour proxénète. Elle se laisse embarquer. « Il n’avait jamais fait ça, explique-t-elle. Son cousin avait un appartement, c’est là que j’ai repris. Je ne rentrais plus chez moi, mes parents pensaient que j’avais un copain et que je vivais chez lui. » Trois semaines après avoir commencé à travailler pour Konan, ce dernier profite que Louna ait fumé du haschich pour la violer. « À partir de là, je ne voulais plus travailler pour lui », dit-elle. Elle prétexte alors avoir besoin d’affaires chez elle pour partir, et ne jamais revenir.

Une lutte s’enclenche alors une fois de plus. Comme une addict, Louna résiste, s’interdit de recontacter ses macs. Mais Moussa, un ami de Konan avec qui elle s’entend bien, reprend contact. Cette fois, c’est lui qui lui propose d’être son proxénète. Puisqu’elle le trouve sympa, elle accepte et comme à chaque fois, au bout de quelques semaines, décide d’arrêter du jour au lendemain. Moussa la harcèle de coups de fil, mais elle n’y répond pas.

Dans le cas du proxénétisme de cité, la relation entre un mac et une prostituée est souvent ambivalente. Dans ce milieu violent qu’est la prostitution, les garçons font office de garde du corps. « Quand elles demandent la protection de quelqu’un, c’est là que la situation bascule réellement », explique Katia Baudry, éducatrice et sociologue, actuellement en charge d’une enquête sur la prostitution des mineurs, menée en lien avec l’Observatoire national de la protection de l’enfance. « Elles sont couvertes par ceux qu’elles appellent “les grands frères”, poursuit Calvin Djombe. Ils les protègent, les conduisent en voiture, leur fournissent nourriture, préservatifs et lubrifiant. Ils les initient à la drogue, à l’alcool, les rendent dépendantes pour que l’argent devienne indispensable à la satisfaction de leurs besoins. « Ils finissent par avoir une emprise psychologique sur elles », poursuit l’éducateur. Pour leur travail, les macs réclament une partie des gains : un forfait fixe, cinquante-cinquante, voire parfois l’intégralité du butin.

Si le proxénétisme attire de plus en plus de jeunes hommes, parfois mineurs eux aussi, c’est en partie parce qu’il présente moins de risques que le trafic de stupéfiants : pas de matériel à planquer ni d’argent à avancer. Les règlements de compte sont moins fréquents, la répression moindre et les peines encourues potentiellement moins importantes du fait qu’il est souvent difficile de prouver le non-consentement des filles de manière claire, celles-ci ne se considérant pas toujours comme victimes et se rendant rarement aux audiences lors du procès, pour cette raison même ou par peur des représailles.

Février 2019. Appel de Moussa. Une « soirée sympa » a lieu dans un appartement à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise). Au programme : « fumer et rigoler ». En plus, Moussa se propose de la récupérer à la gare. Louna se laisse tenter, elle a besoin de se « vider la tête ». À son arrivée, l’appartement est en fait une chambre d’hôtel de zone industrielle en Seine-et-Marne, la fête un guet-apens. Konan l’attend, très en colère. « On est allés dans la salle de bains, il voulait parler », raconte Louna. Porte fermée à clé, robinets ouverts, le garçon lui expose les trois options : « Bosser pour lui et il récupère la plus grosse part, me faire déshabiller et frapper, ou lui faire une gâterie. J’ai choisi la dernière option, à contrecœur », confie-t-elle. Finalement, elle devra aussi travailler pour lui. Elle est séquestrée, ses portables lui sont confisqués et, dès le lendemain matin, les premiers clients arrivent. Pendant des jours, Louna, Konan, Moussa et une autre adolescente, mineure, se déplacent d’hôtel en hôtel en région parisienne. Louna est trop faible pour offrir une quelconque prestation et, souvent, les clients repartent mécontents. Chaque fois, ce sont des coups qui s’abattent sur Louna. « J’ai voulu demander de l’aide à une femme de chambre, elle parlait ma langue maternelle, mais j’ai eu peur qu’après, ils s’en prennent à elle », dit-elle. Un matin, on la force à prendre de la cocaïne. Ses angoisses sont démultipliées, sa bouche s’assèche, elle se met à vomir. Diabétique, elle a laissé son insuline à la maison. Elle se réveillera finalement dans une chambre d’hôpital, entourée de policiers.

En mars dernier, un peu avant le confinement, Louna est à nouveau tombée dans le piège, pour la dernière fois. Des filles qu’elle connaît de loin l’ont convaincue de les rejoindre dans les Yvelines pour passer l’après-midi. « On s’est retrouvées chez un très vieux monsieur, un ancien médecin. Il avait une belle maison, trois voitures », raconte-t-elle. Un client régulier d’une des filles qui, ce jour-là, cherchait du sang neuf. Les filles la filment, tandis que l’homme la contraint. Le calvaire va durer des jours, avec d’autres hommes, dans des hôtels de Seine-Saint-Denis et du Val-d’Oise, jusqu’à ce qu’elle parvienne à alerter un ami, venu ensuite la chercher en se faisant passer pour son cousin. Elle ne verra pas l’ombre d’un billet de banque. « On venait me chercher à cause de ma réputation, explique Louna. Pour les autres, j’étais une pute. Même ma sœur me traitait de salope. »

Louna est une femme française qui, en vingt ans de vie, n’a pas encore eu l’occasion de faire réellement ses propres choix. Sa priorité aujourd’hui est de se reconstruire. Au printemps dernier, elle a tenu à être présente au procès de Konan et de Moussa. Elle attend maintenant le jugement des filles pour réellement tourner la page. Attablée à une terrasse parisienne, dans la lumière du soleil automnal, elle confie vouloir désormais travailler dans l’hôtellerie : « Gouvernante d’un palace, j’aimerais bien. » Elle a aussi un projet à cœur, celui de trouver une association qui lui permettra de visiter les lycées pour sensibiliser les jeunes filles, leur parler de sexualité, non pas sous l’angle sanitaire, mais sous celui du consentement. Elle a fait le tri dans ses amis, mais continue les plans d’un soir comme une boulimie, consciente de son addiction. Sa dernière aventure en date, un garçon de son âge avec qui elle a passé quelques nuits, lui a récemment écrit au cours d’une conversation, dans un message privé : « Avec ce qui t’est arrivé, je ne comprends pas que tu ne te sois pas suicidée. » Puis, il a jugé utile d’ajouter : « Tu sais, tes fesses sont plutôt moches, tu sais pas les bouger et globalement ton corps est dégueulasse, mais t’as un beau visage et tu suces bien. Et puis, au final, j’aime bien parler avec toi. » Il y a encore quelques mois, Louna aurait supporté l’humiliation sans broncher, mais aujourd’hui, elle sait qu’elle doit agir : « Ceux-là, maintenant, je les bloque. Terminé. » 

* Tous les prénoms ont été changés.

 

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