La menace de la droite radicale
Temps de lecture : 8 minutes
Les États-Unis sont à la croisée des chemins. Avec le scrutin du 3 novembre, ses électeurs se sont trouvés face au choix le plus difficile et le plus lourd de conséquences de leur histoire récente. Nous pouvions rejeter l’autoritarisme, le nationalisme blanc et la polarisation croissante de la société – suivre, selon la célèbre phrase d’Abraham Lincoln, « les meilleurs anges de notre nature ». Ou bien opter pour une voie nous entraînant toujours plus profond dans le marécage fétide de l’intolérance et de la haine – une voie menant vraisemblablement à l’aggravation de la violence politique et du terrorisme et, sans doute, au fascisme sous une forme ou une autre. Comment nous sommes-nous retrouvés dans cette situation dangereuse ?
La droite radicale américaine se développe et étend son emprise sur la scène politique à partir des années 1980. Si elle représentait au départ une portion de la population relativement faible, opposée au mouvement pour les droits civiques et à la diversité croissante des États-Unis, elle a réussi à se déplacer jusqu’au centre du débat politique américain. Ces dernières années, le président Donald Trump, comme d’innombrables autres politiciens opportunistes, a régulièrement exprimé son adhésion à l’idéologie d’extrême droite, à ses théories du complot et à ses haines diverses et variées.
Mais Trump est autant un symptôme qu’une cause. Et la réalité, c’est que la principale source de la montée des groupes haineux, des crimes de haine et des clivages politiques en Amérique n’a rien à voir avec les algorithmes sur Internet, les maladies mentales, la drogue, les films violents ou toutes autres causes globalement accessoires – n’en déplaise à Fox News et aux autres médias de droite qui persistent à prétendre le contraire pour minimiser l’essor de la violence de droite.
Fondamentalement, la droite radicale s’est développée en réaction aux changements socio-économiques phénoménaux induits par la mondialisation ces dernières années. Il s’agit notamment d’un changement démogra
« On assiste en ce moment au dernier râle de la domination raciale »
Russell Banks
Alors que son pays, dit-il, n’a jamais été aussi divisé depuis un siècle et demi, l’auteur d’American Darling évoque ses inquiétudes mais aussi ses espoirs, au seuil d’un nouveau chapitre de l’histoire américaine.
[Postérité]
Robert Solé
LES « Never Trumpers » sont des républicains qui ont milité pour faire perdre leur camp – plus exactement pour empêcher Donald Trump d’obtenir un second mandat. Ils ont formé le Lincoln Project (en référence à Abraham Lincoln, premier préside…
La jeunesse au pouvoir ?
Célia Belin
« Une victoire de Trump, surtout à l’arraché, engendrerait colère et frustration au sein de la jeunesse. » Si deux septuagénaires s’affrontent pour la présidence, la chercheuse rappelle toutefois qu’une nouvelle génération émerge, en particulier dans l’électorat progressiste, qui entend bien impo…