Mon travail est né d’une angoisse qui concerne d’ailleurs l’ensemble du monde du travail : les ouvriers peuvent être virés du jour au lendemain, leurs usines rachetées ou délocalisées. On assiste à une vaporisation du salariat. Quand ils perdent leur emploi, certains ouvriers font des stages de reconversion, d’autres restent au chômage jusqu’à la retraite. Dans les années 1960, ils bénéficiaient d’une représentation politique forte. Aujourd’hui, il n’y a plus personne pour les défendre.

Je souhaite traduire la disparition de la classe ouvrière et l’attachement des ouvriers à leur métier. Ils possèdent une intelligence du geste, un savoir-faire dont ils sont fiers. Dans l’ensemble, ils aiment ce qu’ils font malgré la précarité de leur condition : à un an de la retraite, certains touchent seulement 1 300 euros. 

 

 Propos recueillis par ELSA DELAUNAY

 

 

 

 

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