Quand je parle de mon travail pour une émission sur la jeunesse européenne, on me dit souvent juste après : « Ah ! une émission sur Erasmus ? » Certains n’osent pas l’avouer, mais quand on parle de sentiment européen, ils pensent encore à Romain Duris jeune, dans L’Auberge espagnole. Chaque semaine, je pars interroger leurs cadets : ceux qui n’ont pas connu les sifflements d’internet payé à la minute. Je tente de rendre compte sans fiction, et sans Romain Duris, de ce qu’évoque pour eux le Vieux Continent.

Parmi les jeunes Français, j’entends souvent de l’ennui face à la question européenne. C’est Claire qui me disait : « Il y a une espèce de phénomène qui se produit quand on prononce le mot Europe, une léthargie qui s’empare de moi. Je ne sais pas si ça tient au fait qu’on nous en a parlé en primaire, dans des contextes hyper chiants ! Pour moi, c’est associé à la semaine européenne à la cantine, où tu as une pauvre tortilla dégueulasse de Sodexo avec un cure-dent et un drapeau d’Espagne. C’est peut-être à cette étape-là de notre vie que s’est instillé un ennui profond pour la

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