Des êtres de bonté
Dans La Faute de l’abbé Mouret, cinquième volume du cycle des Rougon-Macquart, le chef de file du naturalisme dépeint un prêtre aux élans mystiques, Serge Mouret, tiraillé entre sa vocation et son amour naissant pour Albine. C’est au milieu des arbres de la propriété du Paradou que le jeune ecclésiastique s’éveille à la sensualité, dans une atmosphère qui n’est pas sans évoquer le mythe d’Adam et Ève et le paradis terrestre.Temps de lecture : 4 minutes
C’était là certainement que devait se trouver l’arbre tant cherché, dont l’ombre procurait la félicité parfaite. Ils le sentaient proche, au charme qui coulait en eux, avec le demi-jour des hautes voûtes. Les arbres leur semblaient des êtres de bonté, pleins de force, pleins de silence, pleins d’immobilité heureuse. Ils les regardaient un à un, ils les aimaient tous, ils attendaient de leur souveraine tranquillité quelque aveu qui les ferait grandir comme eux, dans la joie d’une vie puissante. Les érables, les frênes, les charmes, les cornouillers, étaient un peuple de colosses, une foule d’une douceur fière, des bonshommes héroïques qui vivaient de paix, lorsque la chute d’un d’entre eux aurait suffi pour blesser et tuer tout un coin du bois. Les ormes avaient des corps énormes, des membres gonflés, engorgés de sève, à peine cachés par les bouquets légers de leurs petites feuilles. Les bouleaux, les aunes, avec leurs blancheurs de fille, cambraient des tailles minces, abandonnaient au vent des chevelures de grandes déesses, déjà à moitié métamorphosées en arbres. Les platanes dressaient de



« La feuille est l’usine chimique de l’arbre »
Andrée Corvol
Vous avez consacré toutes vos recherches aux arbres. Comment vous est venue cette passion ?
Durant mon enfance, j’ai passé tous mes week-ends et toutes mes vacances en face de la forêt de Fontainebleau, à Bois-le-Roi. Dans ma jeunesse, j’y séjournais plus longtemps, particulière…
Replanter, disent-ils…
Claude Garcia
La déforestation est aussi ancienne que la civilisation. La preuve ? Prenons l’épopée de Gilgamesh, le plus ancien récit é…
Pando, la forêt d’un seul arbre
Manon Paulic
UTAH (États-Unis). On dit de lui qu’il est l’un des plus vieux organismes vivants de notre planète. Il est sans nul doute le plus massif jamais découvert. Partir à sa rencontre implique de prendre la…