Nous vivons dans la dictature de la majorité. Nous vivons tous en subissant ce fait étrange que la « majorité » – soit 50 % des voix plus une – impose sa loi à 50 % des voix moins une. Il est remarquable que toutes les élections se terminent par des scores proches de 50 %. Il y a forcément près de la moitié des gens insatisfaits. Or, nous sommes tous minoritaires du fait de notre couleur de peau, notre statut social, notre religion ou notre athéisme, notre orientation sexuelle, etc. Même en cas de victoire, bien improbable, d’un candidat avec 70 % des voix, il resterait toujours près d’un tiers de « vaincus » mécontents et soumis à la loi du nombre. Ce n’est certainement pas en n’accordant qu’une « dose de proportionnelle » que la situation changera. Le tout début d’un commencement d’une ombre de changement serait évidemment d’imposer la proportionnelle à toutes les élections. Landes

*

Je regrette toujours l’abstention. Je suggère des « cours de société » (ou appellation à trouver) dès le plus jeune âge pour donner des clés de lecture sur ce qu’est la démocratie. Quelques heures chaque année, à compter du CM1 et jusqu’au lycée (y compris professionnel), pour expliquer comment fonctionne notre démocratie. Expliquer aussi les mécanismes de redistribution avec des mots adaptés à tous les niveaux. Peu de gens comprennent, il faut inculquer ces savoirs dès le primaire. Ce n’est pas faire de la politique à l’école que d’expliquer la technique des impôts et des allocations. Il devrait y avoir quelques cours d’économie chaque année scolaire. Moi, je n’ai jamais entendu parler de ça avant d’avoir 40 ans, à l’occasion d’une formation professionnelle ! Avant, je devinais... et je me faisais un avis erroné. Morbihan

*

Il faut redonner de l’importance au parlementarisme qui, depuis la IIIe République, n’est plus au centre de l’interaction politique et institutionnelle française. Le député est le lien le plus étroit, le chemin le plus rapide, entre le citoyen et la loi qui le régit. Le député est un équilibre entre le contact local et le rapport de force avec les pouvoirs de la République. Cependant, son devoir de contrôle et de mesure de l’impact des politiques publiques est trop limité et peu visible. Mais l’ensemble des travaux parlementaires sont accessibles au public, ce qui représente une réelle transparence vis-à-vis du citoyen. D’où les deux propositions que je formule :

– une proposition de loi citoyenne ; 

– un citoyen corapporteur du texte issu de l’initiative. 

Paris VIIe

*

L’élection présidentielle est aujourd’hui un leurre : je pense qu’il faut changer cette élection en accordant, pourquoi pas, des « points » ou une « note » aux candidats. Par exemple, si Jean-Luc Mélenchon est le candidat que je préfère, je lui accorde un maximum de 10 points, et Marine Le Pen, celle que j’aime le moins, je ne lui accorde aucun point. Mais entre les deux, je peux donner 6 points à Philippe Poutou, 9 à Benoît Hamon, etc. Au moment du dépouillement, on comptabilise le nombre de points obtenus pour chaque candidat. Plusieurs avantages à ce système : on peut voter pour plusieurs candidats au lieu de faire un unique choix parfois débile, et on peut désavantager certains candidats en ne leur accordant aucun point. Mayenne

*

Je souhaiterais des assemblées (sans chef) constituées d’un tiers d’élus à la proportionnelle, d’un tiers de tirés au sort et d’un tiers « d’experts », c’est-à-dire de personnes pouvant attester d’une expérience professionnelle ou personnelle sur un sujet. Exemple : pour l’avortement ou le mariage pour tous, les décideurs et ceux qui s’expriment dans les médias sont en majorité des hommes blancs, de confession catholique, de catégorie sociale dite « supérieure », etc. Maine-et-Loire

*

Je n’ai confiance qu’en moi-même. Dans une démocratie, c’est aux citoyens de voter les lois. Ne voter que pour des représentants, c’est remplacer la démocratie par une oligarchie aristocratique. J’ai l’intime conviction que l’éducation du peuple français permet aujourd’hui aux citoyens de comprendre et de choisir seuls leurs lois. Aujourd’hui, on ne demande aux citoyens que de voter de temps en temps et pour des personnes qu’ils ne connaissent pas. Pas étonnant que les citoyens se désintéressent totalement de la politique. Haute-Garonne

*

Je n’ai pas confiance en un président élu au suffrage universel direct, dans le cadre de la Constitution actuelle. L’élection du président au suffrage universel direct précède à l’heure actuelle les élections législatives, ce qui assure au président élu une majorité automatique et un pouvoir exorbitant : ce système est une caricature de démocratie. Dans un premier temps, il faut inverser le calendrier législatif et le calendrier présidentiel ; il faut aussi revenir au septennat présidentiel et au quinquennat législatif. Mais le vrai retour à la démocratie serait de donner le pouvoir à une Assemblée nationale élue à la proportionnelle. Paris Ve

*

Il faudrait nommer au gouvernement des personnalités issues de l’opposition. Au premier tour de l’élection présidentielle 4 candidats ont obtenu environ 20 % des votes. Il n’aurait été que juste de nommer sur 19 ministres, 4 ministres issus de la France insoumise, 4 ministres issus de Les Républicains et enfin 4 ministres issus du Rassemblement national. Le reste des ministres pour La République en marche. On aurait eu la VRAIE représentation du souhait des Français. Landes

 

Sélection de contributions déposées en ligne dans l’espace « Démocratie et citoyenneté » du site granddebat.fr

Vous avez aimé ? Partagez-le !