L’idée d’ordre, d’harmonie et de beauté, voilà ce qu’exprime le mot latin cosmos, emprunté au grec ancien kósmos. Il désigne en premier lieu l’Univers – ensemble de ce qui existe. « Parmi les choses répandues au hasard, le plus beau : le cosmos. L’harmonie invisible plus belle que la visible », écrit Héraclite d’Éphèse.

Le mot a fourni une longue série de composés savants comme microcosme, macrocosme, cosmodrome, cosmonaute (taïkonaute en chinois), cosmologie, cosmogonie, cosmobiologie ou cosmogénèse. Si les cosmos, beaux et éclatants, ornent fréquemment nos vases et nos jardins, rien d’étonnant à ce que cosmétique trouve sa place dans nos trousses de toilette. L’adjectif qualifie ce qui est apte à orner, tout comme le produit servant à fixer et à lustrer la chevelure. Les informaticiens permettent aux astronomes de nettoyer leurs images venues de loin à l’aide de procédés dits cosmétiques. Retour à l’envoyeur et manière de se préparer à contempler la perfection du monde.

L’adjectif cosmique atteste une complicité avec l’Univers. On peut lire chez Gaston Bachelard, dans La Poétique de l’espace : « Je mène un grand rêve de cosmicité. Qui ne se sentirait pas cosmiquement réconforté en imaginant prendre son bain dans la coquille du grand bénitier ? »

Le cosmopolite s’ouvrait au monde et, après avoir été décrié par la propagande nazie puis soviétique, le revendiquait avec fierté. Aujourd’hui, la mondialisation voit le retour des nationalismes exacerbés. 

Nous souhaiterions que nos actes s’accordent avec l’universel. L’écrivain portugais Miguel Torga écrivait déjà L’universel, c’est le local moins les murs, pour panser les maux de la Terre à l’aune de la beauté du monde. 

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