Jamais sans mon vélo
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J’ai commencé à aimer Paris le jour où j’ai acheté un vélo. Bien sûr, il est facile d’aimer les ponts de Paris ou manger une glace sur l’île Saint-Louis. Mais je parle d’un amour plus complexe, mélange d’enthousiasme non contrarié et de pression refusée. J’étais alors à Normale sup et très vite, j’ai compris que je ne voulais pas être enfermée. Même si je pouvais apprécier le métro et sa galerie de portraits comme ses mille saynètes qui font de chaque trajet une planche de BD, je prenais plus volontiers le bus, cette baie mobile sur la ville. Mais les retards incessants des transports assujettissent au temps-tyran. Patienter, c’est vivre le temps du sablier. Chaque grain paraît une minute qui ne reviendra jamais. En amour, ce grain est sacré. Faust le sait bien, qui a tout donné contre cette éternité. Dès qu’on le subit, ce grain incarne le tempus fugit. Une cavalcade effrénée – perdue d’avance.
Alors j’ai testé mon désir dans les cols pyrénéens qui narguaient Luchon. Au retour, j’acquis un vélo dédié à la ville. Le temps en mouvement devint valse avec la destinée, et je passai d’esclave à maître. Qui décidait de
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