Alors que les écoles ferment leurs portes pendant les vacances, la Tech Kids Academy ouvre les siennes. Il est 13 h 30, les enfants se ruent sur les ordinateurs et mettent en route leur jeu vidéo de plateforme. Leur jeu à eux, celui qu’ils sont en train de programmer. Loin de débrancher, ces collégiens profitent des vacances pour faire du code. Une symphonie de clics commence, rythmée par les percussions des souris qui cognent sur les tables. Chaque enfant, tel un chef d’orchestre, modifie le level design – l’environnement – de son jeu vidéo, dérivé du célèbre Super Mario Bros. L’imagination débordante de ces petits game designers permet de découvrir des décors différents, entre paysages insulaires et volcans en éruption. Tony Bassette, le professeur, est aux commandes. « On vérifie que le jeu passe bien du niveau 1 au niveau 2 ! », recommande-t-il. Un joyeux vacarme règne dans la salle 101 de l’École supérieure du digital. « C’est de la folie ! » s’enthousiasme le jeune Adrien, qui effectue son deuxième stage au sein de l’académie.

« On va commencer par un challenge, annonce Tony. Trouvez-moi comment changer l’animation de Koopa. Je suis sympa, je vous montre le début. » Les yeux rivés sur les écrans, les dix enfants âgés de 11 à 14 ans cliquent sur les différents onglets du logiciel Stencyl pour trouver la solution. La compétition est lancée, c’est à qui ira le plus vite. Certains cachent leur écran à leurs voisins, d’autres font équipe. « Adrien et Marguerite ont déjà fini. Encore trente secondes et je donne la réponse », indique Tony. « Non ! » s’exclament en chœur les collégiens qui veulent trouver par eux-mêmes. « Et là, on fait du bien au cerveau, on brûle des calories, on cherche et on hésite », plaisante le professeur.

Une réelle complicité s’est instaurée entre Tony et les développeurs en herbe durant cette semaine de stage. « Ce qu’on propose, c’est une expérience amusante autour de l’apprentissage du numérique », explique-t-il. Créée il y a trois ans, la Tech Kids Academy est la première académie numérique adaptée aux enfants, à partir de 7 ans. L’école organise des ateliers et des stages autour du graphisme, de l’animation, de la programmation de jeux et de la robotique. « On s’est aperçu que, lors de ces stages, beaucoup d’enfants prennent confiance en eux et trouvent des amis avec qui partager leur passion », raconte Tony. Bien plus qu’un apprentissage de la programmation, c’est un épanouissement social que propose cette académie.

« Dernier challenge pour aujourd’hui, annonce Tony. Il faut incruster le compte à rebours dans votre jeu. Je rappelle une règle : on s’entraide autant que possible. » Tantôt dissipés, tantôt attentifs, ces jeunes geeks réfléchissent et apprennent en essayant. Les uns expliquent aux autres leur idée. « On a trouvé Tony ! » s’exclament les deux Lina côte à côte, bras levé, trépignant d’impatience de savoir si leur solution est la bonne. Le professeur vérifie et donne son verdict : « Eh oui, c’est bon ! » Salve d’applaudissements. « Comme quoi, il faut toujours accepter l’aide des autres », confie Adrien, déçu de n’avoir pas trouvé avant.

Le cours se termine et les élèves éteignent leur ordinateur. La symphonie est terminée, le silence s’installe dans la salle. À la fin du stage, les participants repartiront avec leur jeu sur une clé USB. Ils auront de quoi ne jamais débrancher. Ces petits passionnés seront devenus des apprentis développeurs. 

 

www.techkidsacademy.com

JULIEN RIZZO

 

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