Jadis, l’Empire du Milieu était la première puissance mondiale. C’était avant 1830. Certains historiens prolongent même cet âge d’or jusqu’à 1922. Depuis, la Chine aspire à retrouver sa place et sa grandeur. En cinquante ans, sa population a doublé, ses campagnes ont laissé place à des champs d’usines et le pays tout entier est devenu l’atelier du monde. Pékin, Shanghai, Canton et des dizaines d’autres villes affichent une énergie sidérante. 

Oui… mais. Trois faiblesses au moins imposent de nuancer le tableau. La démographie d’abord. Aujourd’hui, le pays est riche d’un nombre considérable d’actifs (70 % de la population). Demain, à l’horizon 2050, une classe de quelque 330 millions de personnes âgées risque de transformer la Chine en hospice. La faute à la politique dite de l’enfant unique – « Papa, Maman et moi », vantaient les affiches – cause d’un autre malheur : le déséquilibre entre les sexes (120 hommes pour 100 femmes). L’opacité ensuite. La taille de ce pays-continent, la variété des ethnies, le nombre des langues parlées, l’absence de règles de droit reconnues et applicables à tous, le poids du Parti communiste et le manque de statistiques totalement fiables pèsent lourdement. Qui sait vraiment où en est la Chine ? 

La pollution enfin. La brume qui étouffe Pékin est devenue aussi célèbre que le fog de Londres naguère. Mais ce n’est que l’écume d’une question environnementale dramatique. Avant de vouloir redevenir la première puissance économique mondiale, il serait sage de penser à devenir respirable. 

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