Drôle de zèbre, cet Alexandre Jardin ! Pas étonnant qu’il ait choisi l’âne en pyjama comme symbole de son mouvement. Rien ne lui correspond mieux que cet animal qui « raisonne hors cadre et galope en liberté ». Encore faut-il s’entendre sur son pelage : le zèbre est-il blanc à rayures noires ou noir à rayures blanches ? Car l’un et l’autre ont existé, au moins dans la tête des gens, comme nous l’enseigne Michel Pastoureau, grand spécialiste des couleurs, dans L’Étoffe du diable (Points-Seuil) : « Pour les hommes du Moyen Âge, le zèbre est un âne sauvage, noir à raies blanches ; il est affreux et diabolique. Pour ceux du Siècle des lumières, c’est un cheval blanc à rayures noires ; c’est le plus bel animal de la création. » 

Vive les Lumières ! Je vote blanc, sans hésiter. Mais une question me taraude, et vous aussi certainement : pourquoi le bon Dieu a-t-il doté cet équidé de rayures ? On en débat depuis des siècles. Selon une récente étude scientifique, ce pelage singulier ne serait ni une tenue de camouflage, ni un mode de régulation thermique, mais une protection contre les piqûres d’insectes, dont la redoutable mouche tsé-tsé. 

Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que les combinaisons de ces rayures sont uniques à chaque individu, exactement comme les empreintes digitales humaines : il n’y a pas deux zèbres pareils. Marine Le Pen s’obstine pourtant à soutenir le contraire. Elle en fait même son cheval de bataille. Elle nous prend pour des ânes en répétant inlassablement que Hollande et Sarkozy, c’est kif-kif bourricot. 

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