Au soir du 11 septembre 2001, Washington peinait à désigner son cruel ennemi : Al-Qaïda. Huit ans auparavant, Oussama Ben Laden avait pourtant commandité un attentat contre le World Trade Center de New York provoquant six morts et un millier de blessés. En 1998, il avait envoyé deux voitures piégées contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie faisant 224 morts et 4 500 blessés. Enfin, une attaque-­suicide était lancée, en octobre 2000, contre le destroyer USS Cole au large d’Aden, tuant 17 marines américains. C’était sous la présidence Clinton. Le sinistre coup de gong du 11-Septembre est venu signer la fin d’une forme de candeur et de cécité.

Depuis, Al-Qaïda a enfanté par scissiparité le groupe État islamique (Daech). Et bien avant les attentats du 13 novembre à Paris, de jeunes islamistes comme Khaled Kelkal posaient leurs engins meurtriers à Paris dans les années 1990 au nom du GIA algérien. D’autres ont suivi, au fil des années, comme Mohammed Merah en 2012, Mehdi Nemmouche, en 2014. Ou encore les frères Kouachi et leur comparse Coulibaly au début de l’année. L’itinéraire varie peu : deal et délinquance, case prison, radicalisation, voyage initiatique en Afghanistan, en Syrie ou au Yémen. Mais à chaque fois la violence de masse s’accentue, notre vulnérabilité apparaît plus grande. Nous ne savions pas ? Si ! Ce terrorisme ne surgit pas de nulle part. Nous vivons avec lui depuis deux décennies. Il porte un nom : le djihadisme. 

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