Entre westerns, ­thrillers, films de guerre ou d’horreur, la mort est omniprésente au cinéma. Sans compter l’humour noir, censé nous faire mourir de rire… Mais, depuis quelques années, se multiplient les comédies dramatiques consacrées à la fin de vie. 

Dans Les Invasions barbares de Denys Arcand, parents, amis et ­ex-maîtresses d’un malade incurable se bousculent à son chevet pour le soutenir ou régler leurs comptes, avant de lui fournir une dose mortelle ­d’héroïne. Dans Mar adentro ­d’Alejandro Amenábar, c’est un tétraplégique qui se bat avec malice pour obtenir le droit de mourir. Sharon Maymon et Tal Granit franchissent un pas de plus avec leur Fin de partie : dans une maison de retraite de Jérusalem, cinq joyeux drilles décident de fabriquer une machine artisanale pour permettre à l’un de leurs amis d’abréger ses souffrances…

Rien n’interdit de sourire. L’humour a d’ailleurs toute sa place dans l’accompagnement des mourants. Mais faut-il à tout prix faire rire ? Les films les plus convaincants ne cherchent pas à dédramatiser ce drame absolu. Voyez La Dernière Leçon de Pascale Pouzadoux, tiré du témoignage de Noëlle Châtelet sur le suicide de sa mère. Ou Hélène Vincent, saisissante de justesse, dans Quelques heures de printemps de Stéphane Brizé. Et que dire du chef-d’œuvre de Michael Haneke, Amour, dans lequel Jean-Louis Trintignant, au sommet de son art, nous bouleverse littéralement ? Si la vieillesse traitée avec finesse se prête bien à la farce, ce n’est pas le cas de la mort choisie. On attend encore le cinéaste qui réussira – peut-être – à nous démontrer le contraire. 

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