Depuis sa décision d’ouvrir en grand les portes de l’Allemagne aux migrants, Angela Merkel n’a pas changé de cap. À la fin de l’été, plus d’un a été surpris de son revirement soudain, elle qui avait jusqu’ici affiché une réelle fermeté pour justifier une relative fermeture. Certes, elle a un moment paru revenir en arrière en refermant les frontières de l’Allemagne. Mais c’était pour décon­gestionner des structures d’accueil débordées par le flot humain des réfugiés.

Depuis, rien n’y fait. Ni les appels à la prudence de ses propres ministres comme Thomas de Maizière à l’Intérieur ou Wolfgang Schäuble aux Finances. Ni les mises en garde des leaders chrétiens-sociaux ou sociaux-­démocrates. Ni encore le regain des manifestations du mouvement d’extrême droite islamophobe Pegida, à Dresde, qui s’étaient pourtant étiolées depuis le printemps. Ni enfin la chute de popularité de la chancelière qui a perdu près de dix points en un mois.

Face aux critiques de plus en plus vives, Angela Merkel répond sur le terrain moral et simplement humain. Les réfugiés, il faut les accueillir car il le faut. Une sorte de tautologie teutonne qui impressionne et oblige l’Europe en même temps qu’elle surprend l’Allemagne. Début septembre, un photomontage en couverture du Spiegel avait montré la chancelière en Mère Teresa. Ces jours-ci, un autre photomontage sur une chaîne de télévision allemande l’affublait d’un voile islamique. Mais dans ces caricatures manichéennes, entre l’ange Angela et le démon Merkel, nulle part n’apparaît la véritable Angela Merkel. 

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