« Le travail c’est la santé, rien faire c’est la conserver », chantait Henri Salvador en 1965. Sept ans plus tôt, il avait mis en musique, tout aussi joyeusement, une autre apologie de la paresse, sur des paroles de Boris Vian : « Je peux pas travailler debout / Parce que ça me fait mal aux g’noux / Je peux pas travailler assis / Ça me fait mal au coccyx. » Le même Salvador, bien moins fainéant que dans ses chansons, était remonté sur scène à 90 ans, quelques semaines avant sa mort. Charles Aznavour, lui, a annoncé qu’il tirerait sa révérence… à l’âge de 100 ans. 

Pour ces artistes, qui ont du mal à décrocher, le travail est une raison de vivre. Pour d’autres, c’est une corvée, un simple gagne-pain. Derrière ces sept lettres, il y a le pire et le meilleur. L’éventail est immense, entre le bourreau de travail, qui martyrise son entourage, et le planqué, qui a un poil dans la main et n’en fiche pas une rame. Pour certains, c’est métro, boulot, dodo. Pour d’autres, c’est business, vitesse et tiroir-caisse. Les plus cyniques se contentent de faire travailler leur argent. Quitte à perdre gros et devoir accomplir un travail de deuil… 

Tout commence avant même notre premier vagissement. Souvenez-vous de la voix autoritaire de la sage-femme, dans la salle de travail : « Poussez, madame, poussez ! » Le travail fait vivre.

Les humains n’en ont pas le monopole. Les abeilles et les fourmis travaillent. Le bois aussi. Même le temps, cet impalpable, qui ne relève d’aucun contrat à durée déterminée, fait son travail, blanchissant les têtes, creusant les rides et adoucissant les regards. 

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