Que de services ! Publics, administratifs ou sociaux, financiers ou juridiques, de surveillance ou de santé, généraux ou secrets, ils font partie de notre vie. Sans compter les libres-services, les services après-vente, les services funèbres, les services d’ordre, les réunions de service et, bien sûr, une infinité de bons et loyaux services…

Ce mot est un piège. « Service » passe tantôt pour un droit, tantôt pour un devoir. « N’oubliez pas le service ! » dit le garçon de café, soulignant que sa prestation mérite pourboire. Les bidasses d’hier, eux, étaient censés s’acquitter d’un devoir patriotique, même s’ils attendaient la quille et n’avaient pas l’impression de servir à grand-chose.

« Service » est tantôt contrainte, tantôt liberté. Durant l’Occupation, la réquisition de centaines de milliers de travailleurs français pour participer à l’effort de guerre allemand s’appelait Service du travail obligatoire. Cela n’avait rien de commun avec le fait de se mettre au service d’une cause ou, simplement, de rendre service à son prochain.

Basé sur le volontariat, le service civique compte, paraît-il, beaucoup plus de candidats que de postes à pourvoir. La France, qui adore les compétitions, devrait s’en réjouir, sans trop chercher à savoir s’il s’agit d’une aubaine pour de jeunes chômeurs ou d’un souci de s’engager au service de l’intérêt général. Nous voilà confrontés à un nouvel exercice de sélection. Choisira-t-on les heureux élus par des concours d’entrée, avec un système de prépas ? Ou par des éliminatoires en direct, avec vote de téléspectateurs ? 

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