Quel est votre point de vue sur l’État-providence en France ?

La France a été une nation pionnière dans bien des domaines. Prenons deux secteurs. D’abord votre système de santé, classé par l’OMS (Organisation mondiale de la santé), il y a quelques années, comme l’un des meilleurs au monde. En termes d’accès notamment, vous disposez d’un outil admirable. Les coûts administratifs en France sont beaucoup moins élevés qu’aux États-Unis. La carte Vitale est une invention merveilleuse. Nous pourrions apprendre beaucoup de votre expérience. Ensuite l’éducation. Le système éducatif de la petite enfance est impressionnant. Les États-Unis pourraient s’en inspirer. C’est cela, entre autres, l’État-providence.

Mais vous avez un souci avec les retraites et un autre problème – partagé par de nombreux pays –, avec les minorités qui vivent dans des ghettos virtuels, dans les « banlieues ».

Quel regard portez-vous sur la Sécurité sociale ?

C’est un excellent système, même si vous traversez les difficultés que tous les autres pays développés doivent surmonter actuellement : le vieillissement de la population, le ralentissement de la croissance économique, la pénurie du nombre de travailleurs et l’accroissement du nombre des retraités. Bref, il est nécessaire de pratiquer des ajustements afin d’assurer la viabilité du système sur le long terme.

De manière plus générale, comment voyez-vous la France et ses spécificités ?

La France est un pays précurseur dans de nombreux domaines – la Sécurité sociale, l’éducation préscolaire. Ce sont de très belles réussites. Elles ont servi de modèle à de nombreux pays comme les États-Unis. Mais vous allez rencontrer de plus en plus de problèmes financiers si vous n’engagez pas de réformes. Vous devez vous adapter, or le Parti socialiste a un pied dans les vieilles traditions socialistes et un autre dans les pas de Manuel Valls. À moins de faire les efforts nécessaires pour devenir plus compétitifs, vous allez vous retrouver face à un taux de chômage très, très élevé. 

Propos recueillis par GABRIEL MABILLE

 

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