" Ce qui est au cœur du féminisme à la française, c’est sa charge politique ; ce qui fait sa saveur à l’étranger, c’est cette jonction entre les luttes politiques et la théorisation. À cet égard, le féminisme français est à penser au pluriel. Les années 1970 ont vu naître deux courants majeurs. D’une part, un mouvement radical matérialiste d’inspiration marxiste qui pense contre l’essentialisation du féminin. D’autre part, un mouvement différentialiste d’inspiration psychanalytique qui fait reposer la différence féminine sur le corps et l’expérience de la maternité et cherche à transformer la société à partir de ces différences. Leur impact n’est pas le même selon les pays. En Italie, par exemple, c’est le courant matérialiste français qui a influencé le féminisme italien et a inspiré des théoriciennes majeures comme Paola Tabet. En revanche, dans les pays anglo-saxons, le terme French feminism fait référence à la pensée de la différence et met en avant des auteurs tels qu’Hélène Cixous, Luce Irigaray ou Julia Kristeva. "


Propos recueillis par ANNE AKRICH et MARTINA MAGRI

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