Le Groupe sunnite pour la prédication et le djihad, fondé en 2002 au Nigeria, est connu sous le nom de Boko Haram. En langue haoussa, boko désigne l’éducation à l’occidentale, tandis que haram est un mot arabe qui veut dire illicite, défendu, par opposition à halal (permis, légitime). Boko Haram proclame ainsi le caractère pernicieux des valeurs et des théories enseignées par les infidèles.

Le fondateur du mouvement, Mohamed Yusuf, tué par la police en 2009, avait condamné, entre autres, la théorie du big bang, le darwinisme, la révolution copernicienne, l’existentialisme, la psychanalyse freudienne, la démocratie et la liberté d’expression. Des notions dont on se demande si ses disciples ont entendu parler. Privés de lectures profanes, dispensés de s’interroger sur quoi que ce soit depuis leur naissance jusqu’à leur entrée au paradis, ils connaissent exactement, en revanche, tout ce qui est prohibé. L’alcool, bien sûr, mais également le tabac, ainsi que la musique et le sport qui sont haram parce qu’ils distraient le croyant de l’invocation d’Allah. Sans compter le rasage de la barbe et toutes sortes d’interdictions draconiennes concernant la mixité des sexes.

Attention, il ne faut pas généraliser. Beaucoup de choses sont autorisées, et même ordonnées, aux combattants du djihad. Ils peuvent piller des banques, détruire des joyaux du patrimoine, brûler des villages, égorger des apostats, décapiter des otages, kidnapper des jeunes filles, les violer, les réduire en esclavage… Non, tout n’est pas haram pour Boko Haram.  

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