61 % de bacheliers 

En moyenne, les enfants d’immigrés réussissent moins bien à l’école. L’enquête Trajectoires et origines de l’Insee révèle qu’en 2008, seuls 61 % d’entre eux, âgés entre 20 et 35 ans, sont bacheliers, contre 67 % des 20-35 ans en moyenne. Au sein des diverses origines migratoires possibles, ce taux de bacheliers est particulièrement faible pour les enfants d’immigrés turcs (39 %), algériens (53 %) et portugais (56 %).

Un autre fait établi : grandir dans un foyer caractérisé par un faible niveau de vie ou d’éducation conduit plus souvent à l’échec scolaire. Or les enfants d’immigrés sont plus que les autres concernés par ce handicap social. La moindre réussite des enfants d’immigrés s’explique-t-elle principalement par un milieu familial incapable de leur donner les clés de la réussite à l’école ?

Les sciences sociales ont développé des méthodes modélisant une fiction statistique dans laquelle les effets des différentes caractéristiques – dont l’origine sociale (mesurable notamment par les diplômes et professions des parents, la composition du ménage, son niveau de vie) et l’origine migratoire (pays de provenance, âge auquel la migration a eu lieu) – seraient chacun examinés toutes choses égales par ailleurs, c’est-à-dire indépendamment des liens existant entre ces différentes dimensions. Ces études conduisent à des conclusions convergentes : ce n’est pas l’origine migratoire qui explique l’échec scolaire, mais bien l’origine sociale. Si les enfants d’immigrés réussissent moins bien, c’est intégralement en raison du niveau d’éducation et des difficultés d’insertion de leurs parents – les autres enfants dans la même situation ne font pas mieux. Encore plus frappant : toutes choses égales par ailleurs, les filles d’immigrés réussissent mieux – mais cette surperformance ne leur permet que de limiter les effets défavorables de leur héritage social.

Toutes choses égales par ailleurs, l’école ne discrimine pas les enfants de l’immigration et joue de ce point de vue son rôle républicain. Mais on peut douter que cela soit suffisant dans une réalité sociale pleinement inégale par ailleurs

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