Depuis qu’en 2003 la réforme des retraites s’est assortie d’un appel à négocier sur la pénibilité du travail, le débat social sur le thème de la pénibilité connaît des soubresauts, depuis les pourparlers stériles entre Medef et syndicats en 2005-2008, jusqu’aux coups de frein actuels du patronat face au projet de « compte pénibilité », en passant par le subterfuge du départ anticipé pour incapacité dans la réforme de 2010. 

Non, il n’est pas exact que conditions de travail et espérance de vie, ou santé au grand âge, soient sans lien établi. La littérature scientifique est abondante : les toxiques professionnels, le travail de nuit abaissent la longévité ; un travail manuel dur nuit gravement à la santé après la retraite. 

Et non, il n’est pas vrai non plus que ce soient là des nuisances du passé. Les enquêtes statistiques et les études de terrain sont concluantes : la pénibi-lité a résisté à la baisse du nombre d’ouvriers, aux progrès mécaniques, aux automates. En ce domaine les décennies qui viennent auront comme caractéristique… de ressembler plus qu’on ne croit aux précédentes. Le travail n’est pas si moderne que ça. 

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