J’aimerais qu’une solution soit trouvée en Grèce. C’est une plaie ouverte. Il faut que ça finisse. Je ne peux penser qu’au peuple. Il y a deux peuples : ceux qui n’ont besoin de rien, ça marche très bien pour eux. Et tous les autres, beaucoup plus nombreux. Les retraités dont les retraites fondent. Les classes les plus défavorisées pour qui c’est encore pire. Et aussi les classes moyennes. J’ai rencontré des journalistes qui ne se chauffent pas l’hiver car ça coûte trop cher. Certains ont accepté que leurs salaires baissent énormément pour que leur journal reste en vie et continue d’informer sur du papier, plutôt que de passer comme d’autres au tout-numérique. Les lignes commencent à bouger un peu. On prête de l’argent à la Grèce, mais le peuple souffre. Les marchés aiment beaucoup ça. Il est urgent de trouver un arrangement avec cette troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international – ces trois institutions chargées du suivi économique des pays de l’UE en difficulté). Ce gouvernement a une tâche diabolique : il doit couper partout.  

Pour améliorer la situation en 2015, il faut une éducation du peuple. Les Grecs disent que tous les politiques ou presque sont des voleurs, mais ils les élisent et ne font pas l’effort d’en trouver d’autres. Il faudrait en finir avec les dynasties. Quand l’une s’achève, une autre arrive. La Grèce n’est pas entrée dans un système démocratique comme on l’entend en France. C’est une démocratie clientéliste : le député est le chef du lieu, il donne du travail. C’est un parrain. 

Il faut que cela change ! L’Église est aussi un problème. Elle possède une fortune colossale. Si on établissait un jour un cadastre en Grèce – car ce pays n’en a pas… –, on saurait l’ampleur de la fortune de l’Église ! Il faudrait aussi arrêter la triche sur l’impôt. Des choses comiques se passent, qui mériteraient une comédie. Dans une île on a découvert un nombre impressionnant d’aveugles qui touchaient une pension. Un jour, quelqu’un a suivi un aveugle qui est allé percevoir son indemnité… avant de prendre le volant de son taxi ! Un professeur de médecine payait cinq cents euros d’impôts par an. Je le redis : c’est une question d’éducation. Il faut une classe politique qui donne l’exemple. Or elle n’est pas exemplaire : certains sont même en prison.

Ici, en France, j’aimerais qu’on arrête en 2015 avec la frénésie médiatique. On court sans cesse après les hommes politiques. Le moindre détail de leur vie prend une dimension énorme. On a multiplié les chaînes d’information mais finalement il n’y a plus d’information. Le matraquage devient pire qu’en Amérique. 

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