Comme chacun sait, le gentilé (du latin gentile nomen, « nom de gens ») est un terme qui désigne les habitants d’un lieu. À Paris, la langue française les qualifie de Parisiens ; à Madrid, de Madrilènes… Et à Jérusalem, où rien n’est simple, d’Hiérosolymitains (du bas latin Hierosolymitanus). 

Bizarre ? On compte bien des Biterrois à Béziers, des Bellifontains à Fontainebleau ou des Bajocasses à Bayeux. Cela dit, si la France veut contribuer à résoudre l’épineux problème de la ville trois fois sainte et cent fois divisée, elle devrait peut-être nommer ses habitants de manière moins tarabiscotée.

Les Anglo-Saxons, plus directs, disent « the Jerusalemites ». Notre passion pour la langue de McDonald’s – elle nous a déjà fait appeler les Bagdadiens des Bagdadis et le Soudan du Sud le Sud-Soudan – pourrait nous inciter à les suivre. Mais le mot, qui rime en français avec israélites et antisémites, risquerait de réveiller des querelles supplémentaires. 

Les suffixes ne manquent pas pour désigner les habitants des différentes villes de la région : Cairotes en Égypte, Beyrouthins au Liban, Damascènes en Syrie, Ankariens en Turquie, Téhéranais en Iran… Sans compter les Mecquois, les Khartoumais, les Gazaouis… Pour Jérusalem, en cherchant bien, nous trouverons certainement l’appellation adéquate. Il ne restera plus qu’à amener les sunnites, les chiites, les Grecs orthodoxes, les Arméniens catholiques, les anglicans, les luthériens, les juifs laïques, les juifs orthodoxes, les juifs ultraorthodoxes et tous les autres à se mettre gentiment d’accord sur un gentilé. 

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