« Va voir ailleurs si j’y suis. » On connaît le ferme conseil donné volontiers à leurs enfants trop collants par des parents exaspérés. Et si ces quelques mots, d’apparence contradictoire, exprimaient une sagesse profonde ? Et si, justement, nous étions faits de ce pays qu’on appelle « ailleurs », et si pour avoir une chance de nous y rencontrer, c’était là-bas qu’il fallait se rendre ?

Ma chère, si chère France, me paraît rassembler tant bien que mal trois populations : ceux qui viennent d’« ailleurs », ceux qui vont « ailleurs » et ceux qui sont d’« ici » et n’en sortent jamais.

L’une des plus belles créations de l’Europe, c’est Erasmus. La possibilité donnée à des jeunes d’aller étudier une année à « l’étranger », loin des petites habitudes, des copains et de papa-maman. Généralement, ces jeunes reviennent apaisés de cette expérience : allons, se disent-ils, l’autre n’est pas si terrible. Et chemin faisant, ils se sont agrandis : la « mondialisation » était leur épouvantail et le parfait bouc émissaire ; ce sera leur terrain de jeu.

Pourquoi ne pas étendre cette ouverture ?

Pourquoi ne pas l’élargir, en priorité aux politiques ? Une fois élus à un mandat national, y compris à l’Élysée, allez ouste, on ne veut plus vous voir, renseignez-vous sur la planète avant de décider quoi que ce soit chez nous. Vous y perdrez votre morgue et découvrirez, ébaubis, que l’administration française n’a pas le monopole des bonnes décisions.

Oui, mesdames et messieurs les députés, oui, monsieur le président, il y a trop de Tanguy -parmi vous, jamais sortis de vos certitudes et de votre promotion Voltaire. Allez ailleurs : notre avenir s’y trouve aussi.  

 

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