Le coworking sera développé partout en France. En moins de 5 ans, pas moins de 2 000 espaces partagés ont vu le jour dans notre pays. Si cette progression se poursuit, ces « tiers-lieux » seront légion et permettront de redynamiser l’économie locale tout en fournissant aux entreprises des solutions nouvelles de gestion du travail à distance de leurs collaborateurs. Les entreprises cultiveront la création d’espaces de coworking au sein même de leurs organisations afin de stimuler en interne des sources alternatives d’innovation.

Des fab labs seront implantés dans les organisations pour stimuler la créativité et le prototypage de projet. Avantage : ces espaces permettent de tester une idée sans les contraintes financières et administratives liées aux démarches traditionnelles de conception.

Le troc de compétences et la formation entre pairs vont se répandre dans les organisations. À l’image des réseaux d’échanges réciproques de savoirs (Rers), ces formes de collaboration facilitent la rencontre des salariés et le travail de groupe. L’autonomie de l’apprentissage ira aussi de pair avec le développement de plates-formes ouvertes de cours en ligne (MOOCs) et d’échanges comme LearnAssembly, où les participants viennent se former avec des professionnels en exercice sur des sujets innovants.

Les collaborateurs pourront ­facilement promouvoir des réseaux d’échanges de biens et de services utiles à leur quotidien : partage de voiture ou de trajet, organisation de gardes d’enfants ou d’animaux, mise en place de livraisons de paniers de produits locaux, partage de cours de cuisine ou de matériel de bricolage, organisation de vide-­dressings (brocantes de vêtements d’occasion), d’échanges de jouets ou d’offres d’hébergement pour les vacances… C’est déjà ce que propose la plate-forme française de consommation collaborative Troovon, dédiée aux échanges entre collaborateurs d’une même entreprise ou d’entreprises différentes implantées dans une même localité.

La fin du paternalisme va également s’incarner dans la fonte de l’organigramme pyramidal, lentement remplacé par des pôles quasiment « autorégulés » où chaque collaborateur, sorti de sa fonction de pur exécutant, prend des initiatives. Par conséquent, le rôle des managers évolue vers un rôle de facilitateur, où l’écoute et le conseil doivent être privilégiés par rapport aux méthodes d’encadrement classique.

Les diplômes ne seront plus le seul sésame pour se faire embaucher. L’accumulation d’expériences pertinentes et de compétences techniques utiles aura plus de valeur, car elle se révèlera plus adaptée aux nécessités des emplois de demain.

Avant d’être embauchés, les ­futurs collaborateurs effectueront des ­périodes d’essai rémunérées sur de courtes durées en étant libres de gérer comme ils le souhaitent leur emploi du temps. Un entretien viendra ensuite valider ou non l’embauche. C’est déjà l’usage chez Automattic, la start-up américaine d’édition de logiciels qui ­développe et distribue le moteur de blog WordPress.

La contrainte des horaires de travail sera de moins en moins pertinente : les équipes seront managées en fonction d’objectifs de résultats et les salariés pourront gérer leur temps de travail comme ils l’entendent.Les réunions seront limitées au strict minimum, le reste des échanges passant par des messageries instantanées et des logiciels favorisant des modes de travail agiles.

Le temps de travail sera revu à la baisse, le travail des robots et la puissance des logiciels permettant de réduire le recours au travail humain, si bien qu’il sera nécessaire de revoir la notion d’activité, d’emploi, et d’étudier la possibilité d’une allocation universelle de revenu pour doter chacun d’un moyen de subsistance et lui offrir la possibilité de développer en parallèle des activités non rémunérées… 

Anne-Sophie NOVEL

 

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