Ce pays qui ressemble à la tête d’une jument
Venue au grand galop de l’Asie lointaine
Pour se tremper dans la Méditerranée,
ce pays est le nôtre.

Poignets en sang, dents serrées, pieds nus,
Une terre semblable à un tapis de soie,
cet enfer, ce paradis est le nôtre.

Que les portes se ferment qui sont celles des autres,
Qu’elles se ferment à jamais,
Que les hommes cessent d’être les esclaves des hommes,
cet appel est le nôtre.

Vivre comme un arbre, seul et libre,
Vivre en frères comme les arbres d’une forêt,
cette attente est la nôtre.

 

Extrait du recueil Il neige dans la nuit et autres poèmes 
Traduit du turc par Munevver Andac et Guzine Dino
© Éditions Gallimard, 1999, pour la traduction française

 

Poème proposé par LOUIS CHEVAILLIER

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