La France a 39 ans. L’âge d’Emmanuel Macron. L’âge moyen des Français. Cette jeunesse-là est une chance. Car si l’âge ne peut pas être tenu pour une valeur suprême, il est décisif. Il signe l’audace, la témérité d’un jeune président qui a su défier tout au long de sa marche vers l’Élysée traditions et préjugés. Espérons qu’il continue d’incarner l’esprit de conquête. Ce côté Cyrano de Bergerac qui sommeille en chacun de nous : « À la fin de l’envoi, je touche ! »

Tout reste à faire. La tâche à accomplir est immense. Les chantiers multiples. Il s’agit de dégripper une société bloquée où le mot même de réforme est devenu tabou. Or le doute ou le scepticisme délétère qui conduisent à renoncer avant d’entreprendre ne correspondent pas au moment présent. Ce président n’a-t-il pas fait la démonstration qu’il n’est pas indispensable d’être un élu ou de disposer d’un parti politique à sa main pour accéder à l’Élysée ? Tel est le paradoxe de cette élection : Emmanuel Macron, surgi du cœur du système, parvenu à s’en dégager, pourrait le transformer.

En 1958, la France avait voulu solder les drames de la décolonisation en se donnant au général de Gaulle. En 1968, elle était passée d’une société corsetée à une forme de libération. Cinquante ans plus tard, tout est possible. Ce sera l’élan ou le repli. Pour lutter contre le chômage, faire reculer la pauvreté, renouer avec la confiance et l’optimisme – une vertu nationale –, la France a besoin d’une révolution douce. 

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