La victoire de Marine Le Pen à l’élection présidentielle peut-elle passer du statut d’improbable à celui de possible ? Serge Galam, chercheur au CNRS et inventeur de la sociophysique, une discipline visant à rapprocher les mathématiques de la sociologie, défend cette hypothèse. Son raisonnement s’appuie sur un calcul arithmétique et un concept nouveau : l’abstention différenciée. Selon sa formule, un candidat peut gagner avec des intentions de vote inférieures à celle de son adversaire si la mobilisation pour le candidat minoritaire est plus forte que pour le favori.

Les trois scénarios présentés ci-contre reprennent les hypothèses de ce chercheur. 

Le nombre de personnes inscrites sur les listes électorales est de 47,581 millions. En fonction des intentions de vote que nous avons calculées, le nombre d’électeurs potentiels se situe entre 25,8 et 29,1 millions pour Emmanuel Macron, et 17,8 et 21,15 millions pour Marine Le Pen. Entre alors en jeu l’abstention différenciée, c’est-à-dire le pourcentage de personnes qui iront réellement voter pour l’un ou l’autre candidat.

Dans l’hypothèse où Emmanuel Macron mobilise 70 % de son électorat potentiel, il l’emporte. En revanche, si de son côté la mobilisation ne dépasse pas 60 % dans un cas et 68 % dans l’autre, Marine Le Pen est gagnante avec 50,6 % des suffrages exprimés, pour peu que le taux de participation de ses soutiens soit de 85 % et que l’abstention se situe entre 24 % et 30 %. Pour rappel, l’abstention au premier tour a été de 22,23 %. Sans compter les votes blancs et nuls : 1,99 %.

Un scénario à prendre en compte. 

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