Quelle est la première chose que vous ferez si vous n’êtes pas qualifié pour le second tour ? avait-on demandé le 10 avril à Benoît Hamon. Réponse : « Une bonne sieste. » En effet, cette campagne présidentielle a été épuisante. Mais pense-t-on à toutes les souffrances endurées par l’électeur ?

Dès le début de la saison 1, il n’a cessé de tomber de sa chaise. Un personnage de second plan sortait de l’ombre, flinguait ses concurrents et occupait la première place. Jusqu’à ce qu’un événement inattendu le mette en péril et rebatte les cartes. Le découpage des séquences était redoutable. Chaque épisode s’arrêtait à un point crucial de l’intrigue, laissant le héros du moment dans une situation intenable…

Prenez M. Lambda. Électeur modéré, non encarté, il a voté Juppé aux primaires de la droite pour barrer la route à Sarkozy, et c’est Fillon qui a gagné. Puis il a voté Valls aux primaires de la gauche parce qu’il se méfiait de Montebourg, et c’est Hamon qui l’a emporté. Déjà bien secoué par l’échec de ses quatre votes, le malheureux s’est retrouvé ensuite devant quatre demi-finalistes désignés par les sondages, dont aucun ne le satisfaisait vraiment. Le suspense, exacerbé par la menace terroriste, a duré jusqu’au dernier moment, tandis que la famille Lambda, très divisée, était au bord de la crise de nerfs.

Épuisé, l’électeur vient de s’offrir une petite sieste. Il lui faudra des forces pour voter une sixième fois le 7 mai, puis une septième et une huitième fois aux deux tours des législatives. Mais son marathon électoral lui a déjà donné des muscles, développé le souffle et sans doute permis de mieux se connaître. 

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