Il est de bon ton d’accabler les médias. Les raisons invoquées sont connues : trop souvent tenus en laisse, ils seraient les acteurs tantôt cyniques, tantôt candides d’une pensée unique. Prenons le parti de les défendre. Tout d’abord, et au risque de faire sursauter, la qualité de l’information proposée n’a jamais été aussi bonne. Tous ceux qui ont la nostalgie de la presse d’autrefois devraient aller consulter les collections. Ils constateront que l’esprit partisan y régnait en maître. Et ceux qui ont connu l’ORTF du général de Gaulle, ces voix tremblantes de récitants de l’info audiovisuelle, savent bien qu’ils entendaient et regardaient la « voix de la France », ce qui est tout dire.

Ensuite, les médias se sont multipliés. Si les industriels de la téléphonie et de l’armement ont mis la main sur la plupart des grands groupes, il n’empêche que des titres résistent et proposent des enquêtes approfondies. Qui peut nier que des films, des documentaires, des journaux, des revues, des radios n’apportent pas leur lot permanent d’informations et de révélations ? Témoin le Canard enchaîné… La polyphonie a succédé à « la voix de son maître ».

Enfin, il serait bon – avant d’enterrer les médias et de cracher sur leurs tombes – de s’interroger sur leur rôle dans une démocratie. Nous les croyons indispensables. Ce que disait mieux que nous, en 1787, Thomas Jefferson, futur troisième président des États-Unis : « S’il me fallait choisir entre un gouvernement sans journaux ou des journaux sans gouvernement, j’opterais sans hésiter pour la seconde proposition. » 

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