Les discours-fleuves à la Castro ne sont pas son genre. Donald Trump est plutôt un adepte de la concision, comme l’indique sa manie de Twitter. Tout au long de la campagne électorale, il a inondé le réseau social de petits textes acerbes, ironiques, parfois grossiers, sinon orduriers, ne dépassant pas les 140 signes autorisés. On pensait qu’une fois élu il se calmerait. Mais pas du tout : de jour comme de nuit, le successeur d’Obama peut poster des tweets (gazouillis) à propos de la Chine, d’Israël, de l’arme nucléaire, de la production automobile ou de Meryl Streep, « actrice surcotée d’Hollywood », « larbin d’Hillary » (Clinton), qui a osé le critiquer en public.

Au lieu de pianoter frénétiquement sur son smartphone, Donald ferait bien d’étudier sa géographie et de réviser son code de conduite diplomatique. La tweet-addiction se soigne, même à domicile. Le 45e président des États-Unis n’aurait pas besoin d’inaugurer son mandat par un séjour dans une clinique spécialisée. Une abstinence progressive donne de bons résultats, en commençant par une demi-heure quotidienne de non-gazouillement.

Depuis la création du compte @realDonaldTrump en mars 2009, quelque 35 000 messages ont été postés par son titulaire. Les services secrets de différents pays ne sont-ils pas en train de les analyser minutieusement pour établir le profil psychologique de l’intéressé ? Lui qui se voulait imprévisible risque d’être l’homme d’État dont on pourra le plus aisément anticiper les réactions. Une transparence préoccupante, à la limite de l’indécence. Le roi est nu, et il serait temps de l’habiller vraiment pour l’hiver. 

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